P.S. : I love you too...

« Merci Ginger, j’pensais pas qu’tu pouvais êtr’ aussi sympa, j’comprends pourquoi il t’appréciait autant. »

Kath était restée immobile à regarder Asa monter à l'étage pour récupérer son maillot avant de rejoindre les autres au Loch. Ou plus exactement, à regarder un point fixe, vide depuis que la brune avait disparu vers les chambres, comme changée en statue de pierre. S'il y avait eu une chose qu'il n'aurait pas fallu lui dire, c'était sans doute ça. Pas qu'elle était sympa, même si ça restait assez surprenant. Ca, ça n'impliquait pas tellement de choses finalement, pas tellement d'émotions surtout.

« J'comprends pourquoi il t'appréciait autant. »

Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et grimpa quatre à quatre les marches jusqu'à sa chambre, trop 'heureuse' de se retrouver seule entre quatre murs familiers pour les laisser couler. Les pires horreurs du monde à son sujet lui auraient sans doute fait moins de mal.

- C'est faux, murmura-t-elle pour elle-même, les mains sur ses paupières comme si ça avait pu empêcher les larmes de couler. Il ne m'appréciait pas autant... Sinon il n'aurait pas fait ça... Ou il serait revenu vers moi, depuis le temps... Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il ne l'a pas fait ?

Elle avait été trop fière pour lui montrer sa peine ce jour-là, trop fière pour montrer à Adèle qu'elle avait gagné. Elle avait fui, certes, mais elle avait gardé la tête haute, jusqu'à ce qu'elle soit sûre qu'ils ne puissent plus voir sa détresse. Est-ce qu'elle aurait dû rester ? Est-ce qu'il serait venu la voir si elle l'avait fait ? Il ne lui avait pas même envoyé la moindre lettre, pourquoi se serait-il donné la peine de frapper à sa porte ?

Elle n'avait pas voulu l'avouer, mais c'était pourtant tout ce qu'elle aurait souhaité : qu'il fasse un pas vers elle. Elle avait beau être orgueilleuse, elle lui aurait pardonné, elle avait trop besoin de lui. Elle n'avait pourtant pas pu mettre suffisamment son orgueil de côté pour faire elle-même cette démarche...

- C'est trop tard maintenant... murmura-t-elle encore, peut-être à l'attention d'Ainir. Même si j'arrivais à lui écrire, même si ma lettre lui parvenait... C'est trop tard...

Elle était venue à Sywhaîd pour oublier, pour effacer cet épisode trop douloureux. Pourtant tout et tout le monde ne faisaient que raviver la souffrance...