Sywhaîd
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 I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix

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Wren Vaughn
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Jena Solomiya
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Jena Solomiya
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MessageSujet: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeMer 6 Aoû 2014 - 23:09

18 juin 2014.

« Ce sont ces recherches qui, plus de vingt ans plus tard, mèneront au premier protocole d’intervention en cas d’intoxication aux flux interno-externes saturés, plus connue sous le nom de SIEM. »

Saturate intra-external magic, apparaît derrière Jena sur le tableau du grand Amphi de la MUB (Magia Universidade de Brasilia). La tsigane n’y porte aucune attention, c’est Nanosh qui a insisté pour qu’elle utilise le support visuel, en général elle fonctionne plutôt par l’exemple, mais ces derniers temps ses sujets de conférences tournent autour de sujets plus théoriques que pratiques. Faire des démonstrations de morphie lui manque, mais elle a ses raisons pour avoir changé de sujet d’étude depuis plus de deux ans.

« Maintenant que nous sommes arrivés à la fin de cette première session, avez-vous des questions ? »

Un sourire bravache apparaît sur le beau visage de la tesulah quand elle voit une cinquantaine de mains se lever dans un seul mouvement. Sa série de conférence aux futurs médecins sorciers la force à préparer ses cours plus sérieusement, les esprits scientifiques semblent avoir du mal avec l’improvisation, mais la dernière partie est toujours passionnante. Les esprits scientifiques posent toujours des questions intelligentes, et permettent souvent à Jena à penser à une nouvelle approche.

« Qu’en est-il de la recherche pour la synthétisation du SIEM ? » demande une jeune femme à lunettes qui ne semble pas prête à attendre qu’on lui donne la parole. Jena ne s’en formalise pas, et passe l’heure suivante à échanger avec les futures élites du pays.

*

« Miss Solomiya ? »

Jena relève la tête de son ordinateur et souffle pour faire partir une de ses courtes mèches brunes de devant ses yeux.

« Pour les questions, j’ai donné mon adresse twitter. #StopSIEM2014 fonctionne aussi. »

Si se mettre aux nouvelles technologies a été une obligation à sa sortie de la Noble Lande, visiblement, ça ne l’empêche pas d’avoir toujours autant de mal avec son ordinateur portable quand il s’agit de le débrancher. Nanosh s’en charge la plupart du temps, comme il s’occupe du compte twitter au quotidien, mais il est en train d’assister à une réunion pour la coopération internationale des services de police sorciers sur le démantèlement des réseaux de traffic de SIEM, à Washington.

« En réalité, je viens pour vous demander de l’aide. »


Cette fois-ci, Jena prête attention à la personne qui s’adresse à elle. Une grande femme d’une cinquantaine d’années, à la peau d’un marron incroyable, les yeux clairs, et une chevelure bouclée qui semble entourer son beau visage comme une crinière. Le genre de femmes qui a l’habitude qu’on l’écoute, et elle n’a pas l’air vraiment enchantée de la rebuffade qu’elle vient de recevoir.

« A propos de quoi ? Je suis très occupée. »

Tellement occupée qu’elle est obligée d’être littéralement à deux endroits en même temps. Son daemon et elle n’ont pas été sur le même continent plus de trois heures depuis six semaines. Depuis la terrifiante avalanche d’overdoses au SIEM qui a débuté en janvier, les hauts pontes semblent enfin prendre le problème au sérieux. Et Jena est l’une des seules spécialistes qui aborde la question dans sa globablité.

« Je suis Adelina Marquès, je dirige l’Institut Psychiatrique pour Sorciers de Belém. Nous avons une patiente tout juste sortie d’un coma, jeune femme d’approximativement trente ans qui présente tous les signes d’une haute consommation de SIEM. »

La femme tend un dossier à Jena, cette dernière ne fait pas mine de le prendre.

« Les consommateurs de SIEM font souvent des comas. Etre spécialiste ne veut pas dire que je visite chaque drogué que je croise, autrement je n’aurais jamais le temps de faire des conférences. »

« Peut-être, mais lisez le dossier, vous comprendrez pourquoi je pense que ça devrait vous intéresser. »

Jena soupire puis prend le dossier, certaine de perdre son temps.

« Ca n’est pas la première fois qu’on vient me voir avec un cas intéressant, et en général ça n’a rien de… »

Petit à petit, la phrase de Jena s’est perdue, au fur et à mesure qu’elle a feuilleté le dossier.

« Pas de séquelle physique ? »
« Aucune. »
« Saturation des flux ? »
« Au moins dix fois supérieure à ce qu’on observe en général, mais stable. »
« Stable ? Vous vous foutez de moi ? »

Elle ne lève pas le regard du dossier, et ne voit donc pas le regard que l’estimée psychiatre lui lance, peu habituée à être traitée ainsi, ni la réplique qu’elle ravale de force avant de répondre :

« Tous les tests semblent l’indiquer. »
« Impossible. Jamais vu. »
« Dois-je comprendre que vous êtes intéressée ? »

Jena sourit et tourne la dernière page. Ses pupilles s’écarquillent et elle déglutit bruyamment avant de refermer le dossier avec un peu trop de vigueur.

« Quand je peux la voir ? »
« Demain, si ça vous va, j’ai arrangé les transports. »

Jena arrache à moitié les billets des mains de la femme, prend son ordinateur sous le bras et sort de la salle à moitié en courant. Elle ne s’arrête qu’une fois dans sa chambre d’hôtel. Là, elle s’active quelques minutes, sans qu’un observateur non-initié puisse savoir ce qu’elle fait. Finalement, elle fait apparaître un téléphone portable, appuie sur un touche, et attend à peine qu’on décroche de l’autre côté de la ligne pour dire.

« C’est moi. Je l’ai trouvée. »
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Zelia Diulcinea
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 0:02

25 mai 2012.


Le coup la prit par surprise, juste sur la tempe droite, assez fort pour assommer n’importe quelle personne non préparée. Mais Zelia était préparée, et le bouclier qu’elle avait formé grâce à ses flux permit d’amortir un peu le choc, même s’il ne l’empêcha pas d’être déséquilibrée et de reculer de quelques pas trébuchants.

« T’abandonnes déjà ? »

L’anglaise fit un pas en avant, un sourire provocateur illuminant son joli visage d’une lumière que peu avaient eu l’occasion d’apercevoir sur elle.

« Tu veux rire ? »
« Trève de blabla, action ! » lança Boyd dans la foule qui entourait le Ring.

Zelia hocha brièvement de la tête puis, après avoir mobilisé ses flux de façon à donner l’impression qu’elle allait attaquer à droite, balança un coup de pied retourné dans la rotule de son assaillant. Malgré tout ce temps à s’entraîner, et tous ces combats dans ce ring, la jeune anglaise était toujours surprise de cette joie qu’elle ressentait quand elle arrivait à mettre un adversaire plus impressionnant qu’elle à terre. Et Curtis, un mètre quatre-vingt de muscles et de tatouages sur une peau aussi foncée que l’ébène, posa bel et bien genou à terre… Sans laisser le temps à Zelia de célébrer, puisqu’il enchaîna directement en lui balançant un coup de flux dans l’estomac qu’elle ne réussit pas non plus à contrer complètement, trop occupée qu’elle était à préparer son coup de grâce. Du coup, le coup en question, un balancement de toute l’énergie magique qui lui restait dans la gorge, fut légèrement moins fort que prévu, et cogna un peu plus bas qu’elle ne l’aurait voulu, Curtis ayant amorcé un mouvement pour se relever en même temps. Ca ne l’empêcha pas pour autant de s’étaler.

« K.O. Nous avons une nouvelle championne ! » rugit Boyd par-dessus les applaudissement des autres élèves de l’Organisation.

*

« Et donc j’ai demandé à Enrike si Anthropos recrutait mais il m’a dit qu’il n’était pas au courant des demandes des cellules, ou même de leurs effectifs. Tu crois qu’il y a beaucoup d’Agents à Anthropos ? Je sais que c’est une cellule d’analyse, mais il doit bien y avoir quelques missions de terrain, non ? Je me suis dit que comme c’est pas une cellule qui doit être beaucoup demandée… »

Zelia finit d’attacher ses lacets tout en écoutant les babillements de Jennifer. Depuis que les premiers résultats pré-graduation étaient arrivés, tout ce dont tout le monde semblait parler était leurs affectations. Et tout le monde semblait croire que Zelia en savait plus qu’eux à ce sujet. Depuis tout ce temps, elle n’avait toujours réussi à convaincre personne du fait qu’avoir un frère dans l’Organisation ne lui donnait pas un accès plus facile aux informations.

« Tu en penses quoi, toi ? »

Zelia sourit face à son miroir. Elle pouvait voir des bleus se former sur son visage, mais être la nouvelle numéro 1 du Ring le valait bien. Il faudrait juste qu’elle utilise ses flux pour le cacher quand elle rentrerait à Londres ce weekend, Abigail et elle avaient des sorties de prévues et elle ne pouvait pas trouver une nouvelle excuse bidon pour les coquarts.

« Je n’en sais absolument rien, mais ça semble logique, j’imagine. »

Elle attacha ses cheveux bruns en une simple queue de cheval qui s’accordait parfaitement avec sa tenue : simple pantalon de yoga noir avec débardeur blanc sous un sweat rose pâle. La semaine de formation était une semaine sportive, elle n’avait emporté aucun vêtement autre que des vêtements de sport.

« Tu pourras demander à ton frère ? »

Zelia soupira mais fut coupée dans ce qu’elle allait répondre par une silhouette qui attira son regard dans son miroir. Avec empressement, elle claqua la porte de son casier et se précipita vers la sortie des vestiaires.

Les couloirs du bâtiment sportif n’étaient pas exactement surchargés à cette période de la journée, Zelia n’eut aucun mal à trouver ce qu’elle avait cru voir… Ce qu’elle avait vu. Elle prit une grande inspiration, histoire de se clarifier les idées, et prit sa décision en un battement de cœur.

« Jena ? »

La tsigane se retourna à l’appel de son nom et Zelia fut surprise de ne voir rien passer dans le regard de son ancien professeur d’autre que ce qu’elle aurait pu voir si elles s’étaient rencontrées en plein Londres. A croire qu’elles n’étaient pas au sein d’une organisation super secrète. Zelia fut celle qui avança jusqu’à son interlocutrice et une partie d’elle, qu’elle n’appréciait pas, était comme rassurée de voir la tesulah, vêtue d’un short court en jean et d’un débardeur aux couleurs des Sex Pistols, couverte de tatouages et les cheveux blond platine très courts, une vision habituelle, rassurante. Même dans un lieux comme celui-ci.

« Zelia. Il paraît que tu es la nouvelle Championne. »

L’ancienne élève sentit la colère la submerger. Jena ne faisait même pas mine d’être surprise, ne cherchait même pas à s’expliquer. Plus de trois ans que Zelia était un agent en formation, et Jena semblait être au courant, et pourtant elle n’avait jamais rien fait pour la contacter.

« Tu en sais visiblement plus que moi… »

Elle ne put pas vraiment cacher l’acidité de sa réponse, et ça l’énerva encore plus.

« Les spécialistes en MC sont rares, et donc souvent recrutés, je croyais que tu l’avais compris à présent. »

Zelia n’y avait en réalité jamais vraiment pensé. Elle savait que son domaine était un domaine que peu de gens empruntaient, et elle savait que ça avait été une des raisons de son recrutement, mais elle n’avait jamais pensé à ce que la logique faisait suivre à ce fait. Les spécialistes des MC étaient peu, et se connaissaient en général. Combien des personnes que Zelia avait croisées durant ses études avaient elles aussi été recrutées ? Combien parmi ses proches ? Celesta ? Zephira ? Veronica ?

« C’est juste que je ne t’ai jamais vraiment imaginée du genre à accepter les ordres. »

Jena éclata de rire, ce rire qui n’avait rien de distingué ou de fabriqué, que Zelia avait toujours pris comme étant honnête, dont elle n’avait jamais douté. Et à présent, que devait-elle penser ? Jena n’avait jamais semblé être du genre à dissimuler quoi que ce soit, pour le plus grand malheur des personnes les plus prudes qu’elle avait pu croiser, mais elle ne pouvait pas faire partie de l’Organisation et être aussi innocente qu’elle avait pu le sembler aux yeux de l’anglaise.

« Je crois qu’il est temps qu’on ait une petite discussion. Autour d’un verre, ou de plusieurs. »

Zelia suivit son ancienne mentor avec peu de bonne volonté, mais beaucoup de curiosité.
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Jena Solomiya
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 18:16

20 juin 2014.


« Alors ? »

Jena jette son sac au sol avec un soupir. C’est un sac en bandoulière en cuir qui a vu de meilleurs jours mais dont elle n’arrive pas à se séparer. Elle se frotte l’épaule avec une grimace, sous le débardeur noir on peut voir des traces rouges, il faut dire qu’elle a transporté son ordinateur et ses dossiers toute la journée, tout le poids sur une épaule ça finit par faire lourd.

« Alors ? » la presse son compagnon de chambre en levant un regard anxieux vers elle.

« Elle était encore sous sédatifs aujourd’hui. La priorité est de réussir à faire en sorte qu’elle n’ait pas de problème à gérer ses flux, elle n’a aucune idée de la puissance qu’elle possède. J’ai vu les vidéos, elle a failli décapiter une infirmière qui ne voulait pas la laisser passer un coup de téléphone, crois-moi, c’était impressionnant. »

La tsigane s’assoit sur le fauteuil qui se trouve dans le coin de sa chambre d’hôtel et commence à enlever ses bottes en cuir noir. Porter des chaussures constamment est l’une des choses qu’elle a du mal à supporter dans la civilisation, à Sywhaîd au moins elle n’en portait que quand elle voulait.

« Est-ce que c’est elle ? »

« Je n’ai pas pu lui parler. »


L’homme se lève du lit et s’approche de Jena d’un pas rapide.

« Putain Jena ! C’est elle oui ou non ? »


Cette fois, ça suffit. Jena se lève d’un bon et plante son regard dans celui de l’homme, c’est sur le même ton que celui qu’il a employé qu’elle lui répond :

« Si tu crois que tu peux me parler comme ça, tu te plantes. T’es gentil, tu te rassieds et tu me laisses enlever mes bottes tranquille. Ça fait deux jours que je cours dans tous les sens, je peux bien me poser deux secondes, non ? » L’homme s’apprête à répondre quelque chose, mais elle lève la main impatiemment : « Sans compter que je risque ma vie rien qu’en t’hébergeant ici, alors tu la fermes et tu me laisses aller à mon rythme, okay ? »

Mais la colère de la tesulah se dégonfle aussi vite qu’elle n’est apparue quand elle voit l’homme s’affaler sur le lit et prendre sa tête entre ses mains. Elle finit tout de même d’enlever ses chaussures, mais n’a plus une once d’énervement quand elle reprend la conversation.

« Samantha Carver. »

« Quoi ? »

« C’est un de ses alias ? »

« Pas un de ceux que je connais. »

« C’est son identité à l’hôpital. »
soupire Jena tout en enlevant son short en jean. « Elle était en mission ? »

« Si oui, j’étais pas au courant. Mais bon, ça ne serait pas la première fois. Officiellement, ils la cherchent toujours. »


Jena enlève son débardeur et l’envoie voler à travers la pièce tout en soupirant.

« On en saura plus demain, j’ai proposé un traitement pour couper son accès à une partie de ses flux pendant un moment, ils testent ce soir, si ça marche, demain je devrais pouvoir la voir. »

Elle envoie balader sa culotte en dentelle noire et son soutien-gorge assorti, hésite un instant, puis s’approche de son interlocuteur et pose sa main sur son épaule, d’une façon un peu bizarre, Jena n’est pas exactement habituée à montrer sa compassion, ou à vraiment en ressentir d’ailleurs, le geste ne paraît pas naturel.

« Si c’est bien elle, on s’en occupera. Je vais à la douche, et ensuite on passe en revue toutes les solutions possibles pour la sortir de là si besoin est. »

La belle tsigane en tenue d’Eve se dirige tranquillement vers la salle de bain, au moment d’y entrer, elle réfléchit une fraction de seconde, puis lance :

« Si tu veux me rejoindre, tu es le bienvenu Enrike...»
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Jena Solomiya
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeVen 8 Aoû 2014 - 15:55

21 février 2012.




« Allô ? »

« Jena ? C’est Jofranka. »

« Qu’est-ce qui se passe ? »

« C’est Ostelinda. »

« Qu’est-ce qu’elle a encore fait ? »

« Elle… Elle est morte hier soir. »

« … »

« Jena ? »

« Qu’est… Coke ? »

« SIEM. »

« SIEM ? Comment elle a eu accès à ça ? »

« Toi tu lis toujours pas les journaux…. Ils arrêtent pas d’en parler. Y a visiblement eu une nouvelle technique, et c’est devenu super facile de.. de… »

« … »

« Qu’est-ce qu’on va dire à ses gamins ? »

« Quand est la crémation ? »

« Vendredi. »

« J’arrive. »
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Jena Solomiya
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeVen 8 Aoû 2014 - 17:51

21 juin 2014.




Jena est, une fois n’est pas coutume, sagement assise sur la chaise de la salle des visites. Elle porte une veste en jean par-dessus son débardeur et ses cheveux sont mi-longs. Elle n’a pas encore exactement le look des élites, mais elle a l’impression de faire un peu plus illusion. Elle ne sait pas à quoi va mener cette première discussion, donc elle n’a aucune idée de si elle doit en imposer ou pas. Du coup, Enrike et elle ont pensé que le mieux était de choisir le compromis. Ne pas paraître trop excentrique pour ne pas perdre toute autorité, mais ne pas non plus montrer tout son jeu dès le départ, ne pas être prise au sérieux a plus souvent été un avantage qu’un inconvénient.

Elle prend une gorgée du café qu’ils lui ont servi juste avant de la laisser patienter seule dans la salle. Discrètement, elle sonde les protections. A part des caméras, même pas agrémentées d’une technologie magique, il n’y a pas grand-chose. On est dans un hôpital psychiatrique de bon niveau, mais il n’a en général pas tellement de patients dangereux, encore moins de patients ayant besoin d’être maintenus de force dans la structure autrement qu’avec une surveillance du personnel. Les caméras sont sûrement là pour des histoires d’assurance et de traitement plus qu’autre chose. Comme quoi, il arrive à Jena d’avoir de la chance. Il y a des instituts plus sécurisés, certains qui auraient demandé des semaines de préparations pour faire sortir quelqu’un de là. Même dans le pire des cas, il ne faudrait pas plus de deux jours de préparations à Jena et Enrike pour programmer une évasion, et ils n’auront visiblement pas besoin d’aide, une autre bonne chose.

Mais bon, pour le moment, l’évasion n’est pas encore au programme, et Jena se force à s’en souvenir. Elle a déjà bien assez de mal à contenir Enrike, assumer le rôle de la raisonnable n’est vraiment pas facile, et vraiment pas dans sa nature. Mais si elle ne s’en charge pas, les choses pourraient très mal tourner.

La porte s’ouvre dans un léger grincement et Jena voit arriver une jeune femme dans la salle. Une dizaine d’année de moins qu’elle, les cheveux bleus, les traits tirés, elle a l’air un peu perdu, un peu assommée. Une simple vérification des flux internes de la jeune femme permet à la tsigane de voir qu’ils ont réussi à mettre en place la camisole magique qu’elle leur a proposée. Mais les liens sont un peu trop serrés, ce qui explique que la patiente ait cet air hébété. Discrètement, Jena corrige la toile de flux, et quand celle qui a été son apprentie s’assoit, Jena voit son regard reprendre un peu d’intelligence.

« Je suis Jena Solomiya. » Se présenter face à une femme qu’elle connaît est peut-être pas la chose la plus étrange qu’elle ait dû faire dans sa vie, mais ça reste déstabilisant. « On m’a appelée en consultante sur ton cas. Il paraît que tu ne sais pas comment tu es arrivée ici. Tu peux me parler un peu de cette amnésie ? »

« Ils m’ont dit qu’on était en juin 2014 ? » Jena hoche la tête, grimaçant intérieurement à l’accent américain à couper au couteau qu’elle n’arrive pas à identifier, Géorgie peut-être ? « Mon dernier souvenir remonte à février. Je me souviens avoir été à une rave en Hollande, depuis plus rien. Ils m’ont dit que j’avais été trouvée dans un champ près de Sao Paulo, dans le coma… »

« Et tu te souviens de tout le reste ? Ton nom ? Ton origine ? Ta date de naissance ? »

« Samantha Carver, Portland, 30 juillet 1983. »

Jena frisonne. Rien de tout cela n’est vrai, mais tout concorde. L’accent. L’âge physique. Elle soupire.

« Okay. Très bien. On vous a expliqué un peu le SIEM et les conséquences d’une overdose ? »

Pendant la demi-heure qui suit, elle discute avec la patiente. Elles parlent du SIEM, d’un traitement possible, et pendant tout ce temps le cerveau de Jena est à des lieues de là. Elle calcule, réfléchit, essaie de comprendre ce qui se passe. Puis, finalement, l’entretien se finit et Jena promet de repasser dans quelques jours avec un programme de soin. Samantha la serre dans ses bras pour la remercier, une effusion qui glace le sang de Jena qui le cache aussi bien que possible.

Elle sort de l’hôpital mais ne rentre pas tout de suite à l’hôtel. Au lieu de ça, elle s’assoit à la terrasse d’un café et fait mine de travailler sur le plan de traitement. Ca lui permet de vérifier si elle est sous surveillance, et visiblement, non. Ils n’ont pas encore eu vent de sa découverte. Elle soupire et sort son téléphone portable. Après avoir pris toutes les précautions magiques possibles pour que personne n’entende sa conversation, elle compose un numéro. Enrike décroche après une seule sonnerie.

« C’est elle. Mais elle n’a aucune idée de qui elle est…. Et elle est différente. Il y a quelque chose qui cloche grave. »

A l’autre bout de la ligne, Enrike s’enthousiasme, puis demande des détails.

« Je t’expliquerai plus à l’hôtel. Mais oui. Oui. C’est Zephira. »
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Zelia Diulcinea
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeLun 11 Aoû 2014 - 19:47

21 décembre 2012.




Zelia n’avait jamais été une grosse dormeuse, mais en général, à trois heures du matin, elle dormait. Du moins quand il n’y avait pas un gros bruit de chute pour la sortir brusquement d’un sommeil déjà léger. Pendant quelques secondes elle cligna des yeux dans le noir puis se pencha et alluma sa lampe de chevet. Comme à chaque fois qu’elle dormait dans son ancienne chambre, il lui fallut un peu de temps pour combattre la confusion. Elle avait eu d’autant plus de mal à s’endormir cette nuit-là qu’elle n’était pas dans son lit, et qu’elle dormait seule, Abigail était rentrée chez ses parents pour fêter Noël et elles devaient se retrouver ensuite pour passer quelques jours et la nouvelle année à Paris.

Un autre bruit de choc, puis des bruits de voix étouffés. Zelia soupira puis se leva, jetant un regard envieur à son daemon endormi. La maison Diulcinea était pleine à craquer, mais tout le monde ferait sûrement semblant de dormir, histoire de laisser la première personne qui cèderait gérer les très certainement neveux qui cherchaient la cachette des cadeaux ou ce genre de choses. Zelia s’apprêtait à afficher sa tête de tante sévère la plus convaincante tout en enfilant son sweat aux couleurs de Norsken par-dessus sa nuisette en coton. Elle descendit l’escalier sans faire de bruit mais se figea dans l’encadrement de la porte du grand salon.

« Laisse-moi, je ne veux pas aller me coucher tu ne peux pas me forcer, t’es pas ma mère ! »

Zelia n’avait jamais vu son frère comme ça. Assis à même le sol, au milieu du salon, Enrike tenait son verre de scotch collé contre lui, comme s’il voulait le câliner, et repoussait Annette du bras tout en continuant à grommeler qu’elle n’avait pas l’autorité de le forcer à aller dormir. Annette, échevelée, visiblement au bord des larmes, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour que son mari ne réveille pas toute la famille. Elle portait un simple t-shirt deux fois trop large, sa tenue pour la nuit, elle s’était visiblement relevée, se demandant sûrement pourquoi son mari n’était pas au lit.

« JE NE VEUX PAS ALLER ME COUCHER ! » hurla soudain Enrike en repoussant un peu plus vigoureusement la mère de ses enfants.

« Enrike ! »

Le couple se figea et Zelia resta un instant indécise, incapable de savoir exactement ce qu’elle avait eu en tête quand elle s’était décidée à intervenir. Elle n’avait jamais vu Enrike même un peu éméché,  il aimait bien boire un verre de temps à autres mais était loin d’avoir a descente de certains de ses frères et sœurs. Il était souvent celui qui se sacrifiait pour conduire quand ils allaient au pub, et avait toujours été du genre à trop vouloir le contrôle pour se montrer dans ce genre d’état. Zelia croisa le regard d’Annette et elle réalisa soudain qu’elle y voyait de l’usure. Ca n’était pas la première fois que ça arrivait.

« TOI NON PLUS T’ES PAS MA MERE ! »

Il n’était pas juste un peu saoul, il était au stade où il n’avait aucune idée de qui était qui ou de quoi faire dans quelle situation. Enrike avait toujours été un bel homme, mais là sa peau semblait flasque, il avait des cernes, des petits vaisseaux sanguins avaient explosé dans ses yeux. Zelia eut soudain la vision d’un Enrike de dix ans de plus, alcoolique, détruit par la vie. Elle chassa l’image du mieux qu’elle pouvait, puis fit un pas en avant, ce qui affola littéralement son frère.

« NON NE T’APPROCHE PAS C’EST DE TA FAUTE TOUT EST DE TA FAUTE TU AURAIS DU L’AIDER »

Ce furent les larmes d’Annette qui firent déborder le vase. Sans même y réfléchir, Zelia envoya une impulsion magique à son frère qui s’effondra instantanément. Pendant deux, trois secondes le temps sembla suspendu. Zelia fixait son frère, étalé au sol, inconscient, sans comprendre tout à fait ce qu’elle venait de faire. Annette, quant à elle, ne semblait pas savoir si elle devait regarder son mari ou sa belle-sœur.

« Il va bien. » finit par articuler Zelia, avant de se mettre en mouvement et de s’approcher de son frère pour vérifier qu’elle ne l’avait pas attaqué trop fort. « Il dort, il devrait dormir pour quelques heures, et se réveiller avec une belle gueule de bois. »

Elle connaissait des sorts qui auraient pu aider son frère, mais elle n’avait aucune envie de les utiliser. Pas alors qu’elle était maintenant certaine de comprendre pourquoi elle avait senti une tension entre Annette et lui depuis leur arrivée dans la maison de leurs parents.

« Ca fait combien de temps ? » demanda-t-elle doucement à son ancienne baby-sitter.

« Il… » renifla Annette avant de planter son regard brun dans celui de Zelia. « Ce n’est pas…  Il ne boit pas comme ça tout le temps. »

Zelia hocha la tête. Comme si elle pouvait comprendre. Comment Enrike pouvait s’être laissé aller à ce point ? Il avait toujours été fort, toujours été fier d’avoir des responsabilités et de les assumer. Comment pouvait-il infliger ça à sa femme ?

« C’est depuis sa disparition. » ajouta Annette, sans cette fois pouvoir soutenir le regard de la sorcière. « Il ne s’en est jamais remis. »

Zelia n’avait aucune idée de quoi répondre. Elle avait appris la disparition de Zephira en même temps qu’Enrike, durant un briefing à l’Organisation. Son ancienne professeur avait été décrite comme dangereuse, les Agents devaient la repérer mais pas l’interpeler. Zelia avait alors découvert une partie de l’histoire de Miss Wood. Quelques jours plus tard, Enrike était venue la voir et lui avait fait un résumé succinct de la vraie situation, de ce que l’Organisation ne disait pas. Ca avait été plutôt dur à digérer. Oui, Zelia savait depuis un moment que Zephira avait un passé tumultueux. De là à imaginer la réalité…

Mais le plus surprenant avait été de comprendre que Zephira et Enrike avaient été proches, plus proches que son frère ne voulait l’admettre. Plus les mois avaient passé, plus Zephira était restée introuvable, plus Zelia avait compris à quel point la femme avait compté pour son frère. Mais Enrike refusait d’en parler. Il ne s’était jamais ouvert à ce sujet. Et Zelia n’avait que ses spéculations pour elle. Du moins jusqu’à ce soir, et ce qu’Annette était en train d’insinuer.

« Il pensait qu’il serait celui qui la sauverait… » murmura Annette en regardant le sol, ce qui n’empêcha pas Zelia de voir clairement les larmes qui coulaient sur ses joues. « Il pensait qu’il serait son happy ending. Il attendait juste qu’elle le réalise. Mais plus le temps passe et plus il se rend compte qu’il ne la retrouvera sûrement jamais. »

Zelia sentit sa gorge se serrer. Elle n’avait jamais imaginé qu’Enrike puisse… Quoi ? Trahir Annette à ce point-là ? Mais elle connaissait assez la chronologie… Il s’était mis avec Annette alors qu’il connaissait déjà Zephira. Alors qu’il était sûrement déjà amoureux de la mystérieuse sorcière. Avait-il choisi Annette comme lot de consolation ou avait-il vraiment cru qu’il pourrait oublier Zephira Wood ? Zelia secoua légèrement la tête. Dire que toutes ces années, Annette et Enrike avaient été son modèle, son but, au niveau d’histoire d’amour équilibrée et réussie.

Annette soupira, passa une main sur son visage, puis releva le regard. C’est d’une voix décidée, presque dure, qu’elle ajouta :

« Il ne peut pas rester ici, je ne veux pas que les enfants le retrouvent encore dans cet état. »
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Jena Solomiya
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeMer 13 Aoû 2014 - 18:34

25 juin 2014.




Jena entend la porte de la chambre d’hôtel s’ouvrir et son cœur ralentit enfin un peu. Ca fait quatre heures qu’elle s’est réveillée et n’a pas trouvé Enrike à côté d’elle. Quatre heures qu’elle s’inquiète parce qu’il n’a laissé aucun mot disant où il allait, ou ce qu’il allait faire. Elle a failli appeler l’IPSB pour savoir si un homme n’était pas venu visiter sa patiente. Ca fait quatre jours qu’elle prépare le soi-disant protocole de soins, et qu’elle consulte par téléphone les médecins de l’Institut pour ça, et qu’elle n’a pas revu Zephira. Quatre jours qu’Enrike tourne en rond dans la chambre, semble de plus en plus frustré par la situation. Quatre jours que la seule chose qui semble le distraire un tant soit peu est le sexe, et l’alcool. Et ce matin, elle a retrouvé un verre de scotch presque vide sur la table basse, un verre qui n’y était pas hier soir. Autant dire que même en étant aussi peu enclin à la dramatisation que la tsigane, il est facile de se faire des films. Surtout quand on connaît un tant soit peu l’histoire de Zephira et Enrike, et Jena en a été l’une des rares témoins.

« T’étais où ? » demande-t-elle sans réussir à masquer sa mauvaise humeur.

« Je suis allé faire un tour à la station de police. » répond Enrike, tout naturellement.

Il porte un de ses beaux costards, ceux qui coûtent tellement chers que Jena n’arrive même pas à en imaginer le prix. Il est rasé de près, une grande première depuis qu’il l’a rejointe au Brésil… Ou même une première depuis des mois, à chaque fois que Jena l’a vu ces dernières années, il semblait avoir oublié l’option rasage. On pourrait croire à un retour du bon vieil Enrike, celui qui savait se contrôler, et qui réfléchissait avant d’agir, celui que Jena n’avait pas besoin de surveiller comme du lait sur le feu. Mais un simple coup d’œil à ses yeux (légèrement vitreux, comme fiévreux) et ses mains, qui tremblent légèrement alors qu’il lui tend une pochette remplie de papiers, brise l’illusion. On est loin du Enrike Diulcinea qu’elle a rencontré quand on lui a demandé de former une étrange jeune femme à résister à l’emprise des vampires les plus anciens tout en montrant tous les signes d’une emprise totale. Jena se sent frissonner alors qu’elle prend le dossier que l’Anglais lui tend. Comment quelqu’un peut se désagréger en si peu de temps, elle n’en a aucune idée. Et pour quoi ? Une femme qu’il n’a jamais eue. Une femme qui ne l’a jamais aimé. Elle aimerait pouvoir lui coller deux claques et le secouer, mais elle a déjà essayé, et ça n’a rien donné de bon.

« Qu’est-ce que c’est ? » demande-t-elle tout en feuilletant les pages.

« Samantha Carver. »

Elle regarde les imprimés avec un peu plus d’attention. Certificat de naissance, diplôme de fin d’études, plusieurs polices d’assurances, certificat de décès des parents et testament, certificat de propriété pour une maison à Portland, comptes bancaire, permis de conduire…

« Donc elle était bien sous couverture. » soupire Jena. Ça n’est pas une bonne nouvelle, ça veut dire que l’Organisation sait sûrement où elle est. « Qu’est-ce qu’il y a de si important à Portland pour envoyer Zephira Wood ? »

Elle n’ajoute pas ce qu’elle pense, que l’Organisation est sûrement stupide si elle a réutilisé Zephira pour une mission. Après ce qui s’est passé avec Eric et Joshua. Ou alors, ils étaient désespérés. Parce que Jena n’aurait jamais refait confiance à Zephira après son plan pour sauver son ex amant. Et puis, Zephira était affectée par le sang d’Eric, elle n’était pas stable quand elle a disparu.

« Ça n’est pas une couverture. » répond Enrike, et on dirait un petit garçon qui vient de vous piéger en vous posant une question plus compliquée qu’il n’y paraît. Tout en souriant d’une façon un peu inquiétante, il se dirige vers le mini-bar et se sert un vers de ce que Jena pense être du whisky. « Samantha Carver est une vraie personne. Née le 30 juillet 1983, à Portland. Ses parents sont décédés dans un accident de voiture alors qu’elle avait vingt-et-un an, elle a hérité de leurs économies, pas grand-chose, et d’une maison. Elle est sorcière, mais a fait des études d’histoire de l’art à l’université de Portland, une université non-sorcière. Après avoir eu son diplôme, elle a décidé de voyager, principalement dans les USA, mais aussi un peu au Canada, Mexique… Elle alterne entre boulots saisonniers à Portland et voyages, suivant souvent les festivals, sorciers ou non-sorciers. »

« Je ne comprends pas. »

« Samantha Carver est une vraie personne. Et tout ce que Zephira a dit à l’hôpital concorde avec ce que cette vraie personne a vécu. »

« Okay. Mais où est cette Samantha Carver ? »

« Elle a disparu. »
répond Enrike en prenant une gorgée de whisky. « Personne ne l’a vue depuis plus de trois mois. »

Le cerveau de Jena essaie de comprendre ce que ça veut dire, mais elle n’y arrive pas. Et le grand sourire qu’affiche Enrike l’empêche encore plus de se concentrer. Pourquoi sourit-il ? En quoi est-ce une victoire ? Pourquoi a-t-il l’air si content de lui ?

« Zephira a disparu depuis plus de trois ans, comment c’est possible ? »

Et soudain, avant qu’Enrike n’ouvre la bouche, Jena comprend.

« Oh mon dieu. Les flux qui ne concordent pas avec le reste. Ses nouveaux flux… » Elle se sent soudain mal. C’est horrible, mais ça fonctionne. Ca explique l’amnésie bizarre, le fait qu’elle se prenne pour cette Samantha Carver. Ca explique l’aspect bizarre de ses flux. Ca explique même la saturation que d’autres ont pris pour du SIEM. « Elle l’a vampirisée. »
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeDim 24 Aoû 2014 - 19:33

30 juillet 2011.



Jena courut hors de la douche pour essayer d’atteindre son téléphone avant la fin de la sonnerie. Les mains pleines de savon, elle manqua de balancer le portable par la fenêtre par accident, mais réussit à ouvrir le clapet avant de la sonnerie stridente ne s’arrête.

« Allô ? »

« Jena ? »


Elle sentit un choc électrique remonter le long de sa colonne vertébrale. L’Organisation n’était jamais loin quand Enrike appelait.

« Je te réveille ? »

Elle sentit son cœur s’accélérer. Elle avait tellement ris quand l’anglais avait insisté pour qu’ils instaurent tous ces codes. C’était tellement stupide. Après toutes ces années, elle avait toujours l’impression de jouer aux espions. Sauf qu’à ceux jeu elle risquait gros. Elle prit une inspiration, fit semblant de chercher une serviette dans la chambre d’hôtel en bazar, puis en attrapa une, tout en rapidement évaluant la sécurité de la ligne téléphonique. Elle avait pris l’habitude de vérifier qu’elle n’était pas sous écoute (magique ou non) à chaque fois qu’elle s’installait dans une chambre, depuis que Zephira et compagnie avaient roulé Joshua dans  la farine, toute personne liée d’une façon ou d’une autre à Miss Wood était sous surveillance d’une façon ou d’une autre. Elle utilisa le sort de bulle magique que Zephira lui avait appris, puis dit :

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Elle avait beau savoir que qui que ce soit écoutant sa conversation aurait entendu une discussion banale à propos de Sywhaîd, ou de Zelia, tout ce qui pouvait être aussi innocent que possible, elle ne pouvait s’empêcher d’être tendue. Histoire de se donner quelque chose à faire, elle s’essuya le corps avec sa mini serviette à cheveux. Ben bravo, elle avait dégouliné sur des papiers.

« C’est officiel, ils la déclarent disparue. »

« Comment tu sais ça ? »

« Il y a eu une réunion à Paris. Toutes les personnes ayant travaillé sur son dossier ont été invités… »

« Pas moi. »

« Pardon, toutes les personnes de l’Organisation. »


Elle hocha la tête en soupirant. C’était pas exactement comme si elle avait eu envie d’être de nouveau appelée à travailler avec l’Organisation de toute façon. Elle n’avait jamais été particulièrement enthousiasmée par l’idée de toute façon, mais elle préférait savoir si elle était franchement suspecte ou pas.  Quand l’Organisation vous laissait dans le noir, il y avait toujours un risque que ce soit parce que vous étiez devenu l’ennemi à ses yeux.

« Okay. Et Alors ? »

« Alors ça fait plus de trois mois. Visiblement, ils ont fait leur enquête. Personne ne sait où elle est. Alors ils l’ont déclarée disparue.  Joshua dirigeait la réunion. D’après l’Organisation, Zephira étant reconnue comme potentiellement dangereuse, sa disparition est suspecte. Ils  veulent la traiter comme si elle avait rompu son contrat avec eux, et la mettre sur la liste des personnes recherchées. »


Ça n’était pas bon. Pas bon du tout. Où que soit Zephira, être recherchée par l’Organisation ne pouvait pas être une bonne chose… Et surtout, ça voulait dire que ce que Jena avait imaginé depuis le début était vrai, cette fois-ci elle n’était pas en mission. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ?

« Et qu’est-ce qui les en empêche ? »

« Eric. »


Jena  soupira, et comme souvent depuis la disparition de Zephira, une vague de culpabilité l’envahit. C’était un sentiment plus ou moins nouveau pour la tsigane, mais elle avait vu ce que le sang d’Eric avait fait à son amie, et une partie d’elle ne pouvait s’empêcher de lui rappeler qu’elle était celle qui les avait présentés. Elle devait devenir vieille et ramollie.

« D’après les règles vampires, Zephira lui appartient. Et il maintient qu’il sait où elle et que ce simple fait devrait faire en sorte que l’Organisation ne la considère pas comme disparue, et encore moins comme en fuite. »

Jena prit une seconde pour réfléchir, figée dans une position étrange, arrêtée en plein essuyage. Elle n’arrivait même pas à savoir si c’était une bonne chose. Ou si Eric disait la vérité. Et est-ce que c’était une bonne chose s’il disait la vérité ? Est-ce qu’il vallait mieux que Zephira ait réellement disparu ou est-ce qu’il était préférable que le vampire sache où elle était ?

« Il ne peuvent pas faire grand-chose de plus pour l’instant, de peur de la réaction d’Eric, j’imagine. »

« Exactement. »


Elle soupira. Eric dirigeait une cellule de l’Organisation, il était important pour eux, mais il leur demandait aussi beaucoup de diplomatie, les vampires ne fonctionnaient pas comme les humains, et les vampires aussi anciens que le viking demandaient une certaine dose de respect.

« Combien de temps ? »

« Si la cellule d’Eric continue à fonctionner aussi bien, si son recrutement continue pareil, j’imagine qu’il leur faudra à peu près un an avant de réussir à contourner tous ses arguments. Moins s’il est en position inférieure à ce qu’il est maintenant. Quoi qu’il en soit, il faut qu’on trouve Zephira avant eux. Il le faut. »


Jena sentit du dégoût au besoin qu’elle pouvait ressentir dans la voix d’Enrike. Il n’avait jamais caché les sentiments qu’il avait eus pour Zephira. Mais là, il avait l’air d’un écolier amoureux, et ça n’était pas exactement attirant, plutôt pathétique de l’avis de la Tesulah.

« On va la retrouver. » dit-elle, persuadée de dire la vérité. « Dans deux mois, on rira tous de tout ça devant des caipirinhas. Promis. »
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Zelia Diulcinea
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeLun 25 Aoû 2014 - 16:35

10 juillet 2014.


« Qu’est-ce qu’elle fait là ? »

« Hey ! Sympa l’accueil ! »



Si Zelia sourit et semble amusée par la réaction de son frère, ça lui demande bien plus d’efforts qu’on aurait pu l’imaginer. Il faut dire que ses relations avec Enrike sont tendues depuis un moment, et elle commence à sentir le fameux vase s’approcher de plus en plus dangereusement du débordement. Et le voir se lever à son entrée dans la chambre d’hôtel bordélique, et lui lancer un regard noir avant de s’énerver contre Jena, qui se tient à côté d’elle (et lui a ouvert la porte), n’est pas exactement un départ sur le bon pied. Mais Zelia sait jouer la comédie quand il le faut, elle se contente donc de laisser les « adultes » régler leurs problèmes et dépose sa petite valise à roulette à côté du canapé avant de se diriger vers la salle de bain pour se rafraîchir, elle vient de passer des heures en avion, quoi de plus naturel.

« On a besoin d’elle pour faire sortir Zephira du centre. »

« Je croyais qu’on avait dit que j’irai lui parler. »

« Non Enrike, tu as dit que tu irais lui parler. »


Zelia ne loupe pas une miette du dialogue énervé entre son ancienne prof et son grand frère. Elle a beau les avoir vus à plusieurs reprises dans une même pièce, elle n’arrive toujours pas exactement à comprendre leurs relations. Et elle n’est pas sûre de vouloir. Elle connaît la tsigane, et elle connaît son frère. Et tout ce qu’elle ne saura pas ne sera pas un mensonge de plus à dire en regardant Annette droit dans les yeux. A cette pensée, l’anglaise ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil à son reflet. Elle aura trente ans dans quelques jours. Comment ça a pu arriver ? Et comment s’est-elle retrouvée à passer des soirées à rassurer sa belle-sœur à propos de son frère, tout en sachant qu’elle est en train de mentir ? Etre adulte craint un max.

« Il est hors de question que tu y ailles. Tu vas la faire partir en courant. Samantha ne te connaît pas. Trois minutes avec toi et toute la confiance que j’ai réussie à construire entre elle et moi disparaîtra. »

Zelia sort de la salle de bain au moment où Jena finit sa phrase, empêchant ainsi son frère d’argumenter. De toute façon, il sait que la tsigane a raison. Il sait surtout qu’elle a pris sa décision, et que maintenant il n’a plus le choix. Zelia sourit, tape des mains, et demande :

« Alors, c’est quoi le plan exactement ? »

Jena se met alors à lui expliquer plus précisément où en est Zephira. Et le sourire de Zelia vacille rapidement. Quand la tesulah l’a appelée, elle lui a juste dit que Zephira avait une amnésie, et qu’ils avaient besoin d’elle pour lui permettre d’être en sécurité. Zelia n’a pas eu besoin d’en savoir plus pour sauter dans le premier avion (figurativement, parce qu’en réalité elle a dû mettre en place des tas d’excuses pour que l’Organisation ne se demande pas ce qu’elle allait faire au Brésil à ce moment précis. Officiellement, elle n’y est pas d’ailleurs). Elle écoute cette histoire de flux perturbés, d’intégration d’une personnalité existante, d’une femme qui a disparu… Et de ce que tout ça sous-entend.

« Je ne comprends pas, si elle croit être cette Samantha Carver, ça ne la perturbe pas de ressembler à Zephira Wood. »

« Son physique aussi a changé. Elle a bien dix ans de moins. » répond Jena tout en se hissant sur l’accoudoir du fauteuil. « Elle se perçoit sûrement comme physiquement concordant à ses souvenirs. Il s’agit de quelque chose de magique, pas de logique. »

Zelia ne peut s’empêcher de lever ses yeux dépareillés au ciel. Jena a toujours eu un petit côté mystique, tout en ayant aussi un côté très terre à terre, et Zelia a beaucoup de mal avec ça. Pour elle, la magie est explicable. Il y a un côté scientifique derrière tout ça. Des flux, des énergies, des pouvoirs. Elle se contente cependant de hocher la tête. Elle s’en fiche de la raison, tant que Zephira, ou Samantha plutôt, n’est pas perturbée par son apparence.

« Okay. Et si j’ai bien compris, je dois être celle qui la convainc d’aller se réfugier… Où exactement ? »

Jena la regarde avec un air surpris, avant de lui répondre sur un ton que certains auraient trouvé moqueur, et auquel Zelia a mis tellement de temps à s’habituer :

« Ben. Sywhaîd, bien sûr ! »

« Pourquoi bien sûr ? Je ne vois pas la logique, si elle croit être quelqu’un d’autre… Là-bas tout le monde… »

« Oui, oui. »
la coupe Enrike d’un air impatient. « Seulement Sywhaîd est un endroit très fortement chargé en flux. Et Zephira y a déjà vécu, elle y a laissé son empreinte. S’il y a un endroit qui la reconnectera à sa réelle personnalité, et à sa propre magie, c’est bien Sywhaîd. »

« Et c’est sécurisé. Et il y a des gens qui ont des compétences qu’on ne trouve pas partout ailleurs. Et le Rad sera au courant de juste assez pour garder un œil sur elle. Et la Brume la protègera. Sywhaîd est le seul endroit où elle sera en sécurité. »

« En sécurité ? A Sywhaîd ? »

« La Brume la protègera. »
insiste Jena.

« Dis ça à Kennedy. » lui crache Zelia, et pendant quelques instants la salle se remplit d’une tension que les deux femmes ont du mal à dissiper.

Finalement, elles écartent toutes les deux leurs regards, et Enrike prend la parole :

« Pour le moment, personne ne sait qu’elle a réapparu. Et l’envoyer à Sywhaîd pourrait permettre de la laisser en dehors des radars pour un moment. C’est le choix qu’elle ferait elle aussi. »

« Oui, mais, est-ce que c’est le choix que Samantha ferait ? »

« C’est à toi de la convaincre. »


Zelia hoche la tête, et son cerveau commence à élaborer une stratégie… Quand soudain, une idée la distrait.

« Nous sommes les trois seules personnes à savoir ? » Hochement de tête positif de ses interlocuteurs. « Et Patrick Winter alors ? »

Jena lance un regard plein de sous-entendus à Enrike, mais ce dernier a presque l’air parfaitement sincère quand il répond :

« Tant qu’elle ne sera pas Zephira à nouveau, tant qu’on n’est pas sûrs que ça arrivera, on ne peut pas lui en parler. Ce serait cruel. »

Zelia hausse les épaules, peu convaincue. Mais après tout, ce ne sont pas ses affaires. Et elle a déjà découvert assez de choses déroutantes à propos des gens qui lui ont fait office de figures d’autorité dans sa vie pour savoir qu’elle est loin de comprendre tout ce qui se passe. Elle a un boulot à faire, c’est convaincre cette Samantha d’aller dans une communauté magique où elle sera connue par un autre nom, c’est bien assez compliqué comme ça.
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Wren Vaughn
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeLun 1 Sep 2014 - 12:02

Citation :
A Ivujivik, le 25 juillet 2014.


Jena,

Voici la dernière version du prototype, avec les modifications que tu m’as demandées. Normalement, ça devrait fonctionner correctement cette fois, j’ai trouvé la raison du déséquilibre élémentaire que la purge des flux provoquait, et Rozen m’a aidé à corriger le problème.

J’ai légèrement modifié le protocole, à cause des particularités du « patient » que tu m’as décrites. Les deux bracelets métalliques sont à porter constamment, le bracelet en étain sur la main qui écrit, le bracelet en argent sur l’autre. Ils servent de moniteur et de protection contre une possible explosion de flux, ils ne doivent donc jamais être enlevés. Si le bracelet en étain se met à vibrer, les flux atteignent un point dangereux, il faut absolument les purger au plus vite. Si le bracelet en argent est celui qui vibre, c’est que la protection s’est mise en place, il s’agit, comme on en avait discuté, d’un dôme protecteur entourant le patient, l’empêchant de blesser qui que ce soit s’il perd le contrôle de ses flux (le dôme fonctionnant grâce aux flux du porteur, il permet aussi d’éviter une perte de contrôle trop forte, et se fortifie plus les flux sont instables).

La purge s’effectue à présent deux fois par jour, à douze heures d’intervalle. La purge unique était un des problèmes qui causaient le déséquilibre élémentaire. Le rythme est important à garder, le patient a en gros une heure de battement avant de risquer vraiment la catastrophe, mais je te conseille de ne pas lui communiquer ce délai, de peur qu’il ne suive pas le protocole assez rigoureusement. Comme avec le premier modèle que vous avez testé, la purge est intuitive, il suffit de saisir le purgeur dans la main droite et de tirer sur le loquet avec la gauche. Le purgeur devrait chauffer durant l’utilisation, c’est normal, pour que la purge soit complète il faut attendre la petite sonnerie. Il est primordial que la purge soit menée à bout à chaque fois, afin qu’il n’y ait pas de flux résiduel.

J’ai joint le protocole par écrit afin que le patient puisse s’y référer. J’y ai aussi ajouté toutes les explications que je t’avais communiquées au fur et à mesure de notre travail ces derniers mois.

Jena, je sais que j’ai accepté l’utilisation du prototype, parce que tu m’as assuré que ce patient en avait réellement besoin, que c’était une question de vie ou de mort. Mais je tiens à répéter une dernière fois que ce n’est qu’un prototype. Nous avons travaillé sur ce protocole de soin pendant des mois, et nous sommes proches du but, mais nous n’avons pas testé le prototype sur le long terme. Tu m’as promis une vérification régulière (tous les trois mois) des résultats auprès de patient mystère. Si tu ne tiens pas ta promesse, il y a de gros risques, je veux que tu en sois consciente.

J’attends les premiers résultats avec impatience.

Wren Vaughn.
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Zephira Wood
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeLun 1 Sep 2014 - 15:51

14 août 2014.



« Attends, je ne comprends pas… On parle de coma ? Pourquoi on parle de coma ? »

Samantha n’a pas besoin de se voir dans un miroir pour savoir qu’elle doit avoir perdu toutes ses couleurs. Elle sent son cœur s’emballer, et sa respiration devient compliquée. Coma ? Comment un coma peut être une idée « géniale », comme l’a définie Jena en guise d’introduction. Ca fait presque deux mois que la tsigane aide Samantha à rééquilibrer ses flux, et ça n’est pas la première fois que l’américaine est mal à l’aise… Mais là, en plus, elle est tout bonnement terrifiée.

« Un coma magique. » répond Jena avec un sourire rapide, qu’elle pense sûrement être rassurant, comme si ajouter l’adjectif changeait tout. Puis, comme la spécialiste se rend compte que Samantha ne suit pas, elle ajoute : « Ce serait un coma que l’on provoquerait, et qui serait totalement cadré. Ca permettrait d’équilibrer une partie de tes flux, de stabiliser un peu tout ça, et en plus on pourrait te faire voyager pendant ce coma, comme ça pas de temps perdu. T’arriverais à Sywhaîd en meilleure forme et ton protocole de soin pourrait être allégé comme ça. »

Sam s’assoit sur son lit, faisant grincer les ressorts au passage, et croise ses jambes en tailleur tout en réfléchissant. Sans y penser, elle joue avec une de ses mèches bleues, un tic qu’elle a toujours eu quand elle a besoin de se concentrer. Jena lui a parlé de Sywhaîd quelques temps plus tôt, ce serait l’endroit parfait pour rééquilibrer ses flux. Le côté communauté magique un peu roots, ça la branche bien dans l’absolu… Ce qui l’amuse moins, c’est qu’elle est plus ou moins le sosie d’une ancienne habitante, une certaine Zephira. La fille aux yeux pairs qui est venue la voir pour lui parler de Sywhaîd plus précisément le lui a dit, comme ça, en passant. Samantha aime bien l’idée d’avoir un sosie, elle aime moins l’idée d’avoir à toujours dire aux gens que, non, elle n’est pas cette Zephira machinchôse. Et puis, l’Ecosse, il fait froid, non ? Elle soupire, réalisant qu’elle ne fait que chercher des excuses pour ne pas y aller. Pourquoi ? Ca n’est pas son genre. Si on lui demandait, elle dirait qu’elle a un mauvais pressentiment, mais elle n’a jamais cru à ces choses-là avant. Elle s’est même plutôt toujours moquée de ceux qui disaient ce genre de bêtises. Alors pourquoi elle n’arrive pas à chasser cette boule dans le creux de son estomac qui lui souffle de surtout, surtout, ne pas aller à Sywhaîd.

« Et il n’y a pas de danger ? »

Elle n’aime pas tellement l’idée d’être inconsciente pendant des jours et des jours et de voyager sans même s’en rendre compte. Même si l’idée d’arriver fraîche et dispose dans son nouveau lieu de vie est plutôt tentante…

« J’ai déjà utilisé ce coma pour d’autres patients, il s’agit en fait plus d’une transe que d’un coma, techniquement. Je n’ai jamais eu aucun problème. »

La jeune femme aux cheveux bleus jette un coup d’œil à la tsigane qui est assise sur sa commode. En quelques semaines, elle en est venue à faire totalement confiance à celle qui dirige son traitement. Après tout, c’est une spécialiste, elle sait de quoi elle parle, et Samantha Carver n’a jamais été du genre méfiante. Elle n’est pas surprise quand elle hoche la tête avec un sourire un peu pâle. Après tout, qui est-elle pour discuter les ordres du médecin ?
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Aaron Carpenter
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeVen 5 Sep 2014 - 12:17

6 septembre 2014.





« Monsieur Fisher ? The Green Fairy s’apprête à lever l’ancre, ils n’attendent plus que vous. »

« Gentlemen, ça a été un honneur. » remercie poliment Aaron tout en récupérant les gains qu’il a victorieusement arrachés à ses adversaires durant le jeu acharné de poker qu’ils ont passé la nuit à disputer.

Il se lève, enfile son long manteau brun, et sourit aux marins et dockers qui lui font face. Si Aaron Carpenter se fait plus d’ennemis qu’à son tour, Abraham Fisher, son identité pour les semaines à venir, sait gagner gracieusement. Il paie d’ailleurs une dernière tournée pour consoler les perdants, laisse un gros pourboire au patron du bar qui a été si serviable qu’il a fait jouer ses relations pour être au courant du départ du bateau et permettre au jeu de poker de continuer jusqu’à la dernière minute, puis enfourne le reste de ses gains dans ses grandes poches, sans y prêter plus d’attention, et sort du tripot.

L’air frais de ce petit matin de fin d’été est d’autant plus agréable que ça fait des heures qu’Aaron respirait l’air vicié du pub. Mais parler d’air frais est tout relatif. Il s’agit tout de même des docks de New-York, on est loin de l’air pur des campagnes écossaises que le canadien respirait quelques années plus tôt. Mais l’ancien prêtre a toujours eu un faible pour New-York, et même sa pollution trouve grâce à ses yeux. Il prend une grande inspiration, puis se dirige d’un pas assuré vers le quai où se trouve son bateau. Il pratique les docks depuis longtemps, et a fait quelques repérages trois jours plus tôt pour être sûr de n’avoir aucune surprise. Il a abordé cette faveur qu’il fait à Jena comme n’importe quel job et est d’autant plus prudent que l’ancienne membre du rad l’a prévenu qu’il s’agissait d’une grosse faveur cette fois, d’un service particulièrement dangereux. Elle a particulièrement insisté sur le fait qu’il fallait qu’il fasse bien attention à ne pas utiliser sa propre identité, et à faire en sorte de se faire oublier. Bien sûr, l’équipage du bateau a été payé pour oublier sa présence à bord, mais il préfère prêter attention au moindre détail. Jena n’a jamais paru être quelqu’un de particulièrement prudent, ou de facilement effrayable, quand elle dit qu’il faut faire attention, Aaron la prend d’autant plus au sérieux.

Il arrive devant le cargo de taille moyenne nommé The Green Fairy. L’équipage est irlandais, en majeure partie, et achemine quelques tonnes de marchandises, et une demi-douzaine de passagers, à travers le monde. Vu comme il est facile de soudoyer le capitaine afin de ne pas apparaître sur les registres, la cargaison ne doit pas être toujours parfaitement légale. Quoi qu’il en soit, Aaron est venu déposer son sac de voyage dans sa cabine la veille, et les marins ont été parfaitement sympathiques. Le voyage sera sûrement agréable.

L’ancien prêtre monte à bord, fait un signe de tête au capitaine en question pour le saluer, puis se dirige tranquillement vers sa cabine. Devant la porte se trouve le grand homme baraqué couvert de tatouages qu’Aaron remplace. Sans un mot, l’inconnu attrape son barda et se dirige vers la sortie du bateau. Il ne vérifie pas qu’Aaron est au courant des spécificités du voyage, et le canadien y voit la preuve que c’est un professionnel, il sait que l’ancien prêtre a été briefé par Jena. Avec un petit soupir, Aaron pousse la porte de sa cabine. Un lit, une petite table servant de bureau, une petite commode sur laquelle il a posé son sac la veille, un joli hublot bien rond, la cabine ressemble à toutes les chambres qu’Aaron a pu avoir sur tous les bateaux qu’il a empruntés… Du moins si on oublie l’énorme caisse en bois clair qui bouffe la moitié de la pièce. Aaron la longe avant de s’asseoir sur son lit.

Il n’a aucune idée de ce qu’il y a dans la caisse, et il n’a pas posé de question. Tout ce qu’il sait, c’est ce que Jena lui a dit dans la lettre : que c’est précieux, et qu’il doit le protéger quoi qu’il arrive. Il a aussi tout un protocole à suivre, une fois par jour, avec des objets magiques complexes, avec une grille de résultats, et il doit contacter Jena tout de suite si les résultats ne sont pas conformes. Et bien sûr il y a aussi cette lettre scellée qu’il doit garder sur lui constamment, avec des instructions en cas d’urgence, si l’anonymat était compromis, si le bateau tombait en panne, ou s’il devait pour une raison ou une autre fuir avec la cargaison. La curiosité a toujours été un des pêchés d’Aaron, même à l’époque où il menait une vie pieuse et respectueuse. Et il sent cette lettre le démanger, brûler dans sa poche. Mais il a promis à Jena, et s’il mène ce job correctement, elle lui devra un GROS service. Il s’allonge sur son lit, les bras croisés derrière la tête, et sent avec plaisir le vrombissement des moteurs qui se mettent en route. Rapidement, il se met à somnoler, bercé par le rythme régulier du bateau.
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Jena Solomiya
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeSam 6 Sep 2014 - 12:26

Citation :
A Puerto Rico, le 31 août 2014,



A l’attention des membres du Rad,

Salut à tous,

Dans quelques semaines, Zephira Wood sera normalement de retour à Sywhaîd… Seulement, son état psychique étant particulier, je suis obligée de vous donner des précisions, et quelques consignes.

En résumé, j’ai retrouvé Zephira dans un hôpital au début de l’été. La direction de l’hôpital m’a fait venir en consultante sur son cas, parce qu’elle montrait tous les signes d’une overdose au SIEM ajoutée à une amnésie de court terme, et une instabilité des flux plus forte qu’en moyenne dans ce genre de cas. Ils m’ont présenté la patiente comme étant une certaine Samantha Carver, et quand j’ai vu le dossier, arrivée aux photos, j’ai bien failli en avaler mon dentier, parce qu’en fait de Samantha Carver, j’avais le sosie parfait de Zephira Wood sous les yeux… Avec dix ans de moins.

Des semaines de travail en association avec les psychiatres de l’hôpital nous ont permis d’arriver à un diagnostic. Zephira souffre d’une psychose magique d’empreinte (PME) liée à un choc traumatique magique inconnu. L'instabilité et les irrégularités de flux sont en fait principalement dus à la nature particulière des flux internes de Zephira, je n’ai vu que peu de changements dans son équilibre magique depuis son dernier séjour à Sywhaîd, mais pour des personnes ne connaissant pas notre amie, ça ressemblerait à s’y méprendre à une conséquence d’overdose de SIEM, je ne les ai pas corrigés à ce niveau, Zephira n’a plus de famille directe et si je voulais rester sur le cas, il fallait que mon expertise serve à quelque chose.

J’ai été pas mal coachée par les psys à propos de la PME de Zephira. Je joins à cette lettre le dossier que l’hôpital a rempli à son propos, vous y trouverez tout mon blabla sur son soi-disant déséquilibre de flux dû au SIEM (n’en tenez donc pas compte), ainsi que tout ce que le divers psys qu’elle a vus à l’hôpital ont écrit sur elle, et sur sa PME. J’ai ajouté divers articles sur le sujet, ils sont très complets, ce sont les articles que le médecins de l’hôpital m’ont conseillés pour que je comprenne bien de quoi il s’agissait.

En résumé, Zephira se prend pour une certaine Samantha Carver. Un accident, un choc, impliquant la magie les a réunies, et Samantha Carver a laissé une sorte d’empreinte sur Zephira. La particularité de la PME est que l’empreinte est à la fois magique (si vous étudiez les flux de Zephira, vous pourrez voir la trace de flux qui ne lui appartiennent pas) et à la fois psychique. Pour le moment, Zephira n’existe plus, elle est remplacée par une sorte de copie de la personnalité de cette Samantha. Elle a ses souvenirs, ses attitudes, ses pensées… Dans le cas de Zephira, elle a aussi son âge, c’est visiblement une première pour une PME, le changement physique, mais Zephira a une magie très particulière qui explique très certainement ce symptôme.

En moyenne, la PME ne dure pas plus d’une année. Petit à petit l’empreinte disparaît au fur et à mesure que les flux internes se renouvellent naturellement. Quand l’empreinte disparaît, la véritable identité refait surface, bribe par bribe. Ca n’est pas quelque chose de régulier, il arrive que la personnalité « empreintée » soit complète pendant des mois et qu’en quelques semaines elle disparaisse. Il arrive aussi que le changement soit très progressif. Ca dépend en fait du métabolisme magique de chaque personne, et de comment les flux se renouvellent.

Donc en temps normal, globalement, il y a un accompagnement psy, et on laisse la personne dans sa psychose (essayer de convaincre la personne qu’elle est malade et qu’elle n’est pas elle-même peut entraîner une instabilité des flux, une dépression, et d’autres problèmes qui compliqueraient la disparition de la personnalité empreinte…). Sauf que Zephira n’est pas exactement une patiente normale.

Les flux de Zephira sont beaucoup plus nombreux que la normale, il suffit d’un coup d’œil pour s’en rendre compte. Pour une raison inconnue, ils sont aussi à la fois plus résistants, et plus en phase avec les flux externes. Ce qui veut dire, en théorie, qu’ils se renouvellent sûrement moins vite. Jusqu’à présent, je n’ai pas vraiment eu à me poser la question, mais une étude plus approfondie menée ces dernières semaines me pousse à théoriser les flux de Zephira comme ne se renouvelant totalement qu’en plusieurs années, je dirais bien même une décade, voire plus. Le manque d’informations à ce sujet, et le manque d’autres cas à étudier, fait que ma théorie est plus un educated guess qu’autre chose, mais globalement, un flingue sur la tempe, c’est ce que je dirais.

Sauf qu’on ne peut pas exactement attendre une dizaine d’années pour que Zephira revienne et Samantha disparaisse. J’ai donc mis en place un protocole qui devrait accélérer le processus. Zephira arrivera avec un objet fabriqué par Wren que nous destinons au traitement des overdoses au SIEM. Je joint à cette lettre un descriptif rapide du fonctionnement de l’objet, mais globalement il permet de purger les flux afin d’éviter l’instabilité (les patients utilisent alors la majeure partie de leur énergie magique, et ne peuvent donc plus causer les accidents que nous connaissons quand ils ont abusé du SIEM, ils ne peuvent plus tellement faire de magie non plus, leurs flux étaient drainés plusieurs fois par jour). Dans le cas de Zephira, cette purge permettra d’accélérer le processus de renouvellement des flux. Un monitoring régulier (à toutes les brèches) de ma part permettra assez rapidement de pouvoir mettre une sorte de calendrier en place, et de pouvoir se faire une idée de combien de temps la PME devrait durer. J’en saurais plus à la brèche d’hiver (je viendrai faire passer ses tests à Zephira pendant la brèche, j’en profiterai pour venir vous voir !).

Donc tout ça c’est ce qui se passe vraiment avec Zephira. Le problème est que, comme je l’ai dit plus haut, contredire sa psychose n’est pas une bonne idée du tout. C’est une des raisons pour lesquelles je vous envoie cette lettre (en plus de vous prévenir de tout ce qui se passe avec notre ancienne collègue, et de vous permettre d’être au courant de ce cas particulier). Ce qui veut dire que la personne qui va arriver, n’est pas Zephira Wood, mais Samantha Carver, et que vous devrez la traiter de cette façon.

Samantha Carver est une jeune américaine qui n’a pas beaucoup de points communs avec notre Zephira Wood. Elle est cependant très sympathique, et plutôt du genre pas difficile à convaincre d’aller vivre dans une communauté en Ecosse, ce qui est une chance. Pour la convaincre d’aller à Sywhaîd, nous lui avons dit que 1) c’était un endroit parfait pour se mettre au calme et se remettre d’un problème médical (la soi-disant overdose au SIEM et les quelques semaines de coma qu’elle a subies avant que je n’arrive sur le cas) 2) c’était un endroit avec des flux magiques particuliers qui l’aideraient à se rétablir (en réalité, j’espère que Sywhaîd a assez d’empreintes de Zephira pour accélérer son retour à la normale, en général avec la PME, remettre le patient dans son élément habituel est un accélérant, pour Zephira Sywhaîd est cet endroit…). J’ai aussi laissé entendre à Samantha qu’une ancienne habitante de Sywhaîd était son sosie, et qu’elle risquait d’en entendre parler, ça devrait éviter les trop grosses bourdes…

Zephira/Samantha voyagera dans un coma magique artificiel, qui permettra de finir de stabiliser ses flux. Elle pense avoir un problème d’instabilité magique grave, et devoir se purger à heures fixes, ainsi que porter des bracelets empêchant les accidents. Il m’a semblé que continuer cette histoire d’overdose de SIEM permettait de la traiter sans pour autant risquer de détruire sa psychose, je lui ai aussi dit que je contacterai le Rad pour les mettre au courant de son instabilité, elle a semblé rassurée de savoir que des spécialistes seraient sur place en cas de débordement, elle risque de venir en parler avec vous, à vous de maintenir l’illusion.

Je vous tiendrai au courant au fur et à mesure des évolutions, elle doit m’envoyer régulièrement des lettres pour me dire où elle en est, et doit aussi contacter le guérisseur de Sywhaîd afin d’être tenue à l’œil au niveau physique et magique. Normalement, la PME n’engendre pas de problème à ces niveaux, mais il semblait plus logique si elle croit avoir fait une overdose qu’un médecin la surveille régulièrement une fois sur place. Pouvez-vous communiquer toutes les informations à la personne qui la suivra ?

J’ai mis à peu près toute la documentation et les références que j’ai trouvées avec cette lettre. Si vous avez des questions, n’hésitez pas, Zephira n’arrivera pas avant fin septembre, vous devriez avoir le temps de vous mettre assez au courant sur le sujet pour ne pas risquer l’impair.

J’ai aussi joint une bouteille de bon whisky, pour quand vous commencerez à avoir la migraine à force de lire le charabia des psys, perso j’en ai eu besoin.

A cet hiver,
Jena.

PS : J’ai expliqué à Samantha le principe de Sywhaîd, et lui ai parlé de la Brume. C’est l’élément inconnu de cette histoire, peut-être que Zephira arrivera guérie à Sywhaîd, qui sait ?
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Jack Morgan
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeLun 8 Sep 2014 - 13:57

21 septembre 2014.


A Sywhaîd, la brèche vient de s’ouvrir, réalise Jack, ses yeux bleus toujours fixés sur le soleil couchant. Les équinoxes, les solstices, depuis des décennies, rappellent à l’immortel la Noble Lande et son rythme saisonnier toujours ancré en lui. Il prend une grande inspiration et sent tout son corps fourmiller au contact des sels marins et autres odeurs que l’on ne trouve qu’en pleine mer. Si Jena ne l’avait pas envoyé pour cette mission, il n’aurait sûrement pas eu d’excuse pour mettre les pieds sur un bateau pour longtemps encore, trop longtemps. Comme à chaque fois qu’il navigue, Jack repense à son premier voyage en bateau, celui qui l’a amené aux Etats-Unis. A l’époque, alors que la mer était une force destructrice et terrifiante, il est tombé amoureux. Et déjà cette fois-là, il a hésité avant de quitter le navire. La vie de marin l’a toujours attiré, c’est sûrement pour ça qu’il prend si peu souvent le bateau. Un jour, il laissera tout tomber, et deviendra un tout autre genre de capitaine.

Il se penche un peu, s’appuie contre la barrière humide du pont, et laisse son regard se perdre dans les clapotis tranquilles de l’eau. Son long manteau ardoise se gonfle au rythme des bourrasques, mais l’immortel n’y prête pas attention. Il pense aux autres voyages en bateau qu’il a faits. Il pense aux autres raisons qu’il a eues de voyager incognito, aux dizaines de fausses identités qu’il a revêtues comme certains revêtent un costume neuf, il pense aux rencontres, aux missions dangereuses, aux services rendus aux amis, à Sywhaîd. Il pense aux amants.

« Marins d’eau douce. »

Jack sourit et son visage prend soudain vie, le rendant encore plus attirant. Il n’a pas besoin de changer l’axe de son regard pour savoir qui vient de doucement s’arrêter à côté de lui. Le grand gaillard à la tignasse brune et au jeune visage déjà buriné par la mer a un accent assez fort, et une voix assez grave, pour que Jack n’ait besoin que de son oreille pour le reconnaître. Une effluve de tabac à rouler blond arrive aux narines de l’ancien militaire, le rendant soudain nostalgique. Ce voyage aura été bien trop court. La demi-douzaine de passagers, amassés sur le pont, s’énervent depuis que la terre a été en vue, et à les entendre on pourrait croire qu’ils ont passé des mois en mer, pas moins d’une dizaine de jours.

Jack se retourne, s’adosse à la barrière, et regarde les touristes avec qui il a eu tellement de mal à trouver des points communs pendant ce voyage. Les cours voyages en cargo attirent les marins d’eau douce, ceux qui ont trop peur pour vraiment tâter de la mer, et qui préfèrent encore un trajet France-Irlande qu’une longue traversée d’un océan. Mais l’attention toute entière de Jack est fixée, du coin de l’œil, sur le marin qui est venu chercher sa compagnie. Finn l’a fui durant tout le voyage, refusant toute occasion d’être seul avec lui, et l’immortel a rapidement laissé tomber, pensant avoir mal interprété les signaux le premier soir (ce qui peut arriver même aux meilleurs, visiblement). Mais alors que le voyage s’apprête à se terminer, voilà que le matelot se tient un peu trop près de lui, le frôlant presque. Un peu plus et Jack l’inviterait dans sa cabine… Mais l’énorme caisse qui s’y trouve n’invite pas exactement à l’intimité.

« Alors, Finn, des projets pour l’escale ? »

Jack plante son regard bleu dans celui du marin et ce qu’il y trouve élargit encore plus son sourire.

« Ah. C’est bien ce que je pensais… »
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Zelia Diulcinea
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeLun 8 Sep 2014 - 19:41

13 juillet 2014.


« Et la Brume dans tout ça ? » demanda Zelia tandis qu’elle pouvait entendre l’eau dans la salle de bain commencer à couler.

« Quoi la Brume ? » lui répondit Jena, sans lever le nez des cartes et autres papiers étalés sur la table de la chambre d’hôtel.

Zelia se redressa doucement sur son siège, l’unique fauteuil de la chambre, et prit une gorgée de sa bière avant de demander, surveillant toujours inconsciemment qu’Enrike ne pouvait les entendre :

« Et si la Brume refuse Samantha ? »

Son ancien professeur grogna, ce bruit de gorge qu’elle faisait quand elle considérait qu’on l’interrompait pour des broutilles, puis, tout en continuant à lire les itinéraires de cargos des équipages qu’Enrike et elle avaient approuvés, elle répondit vaguement :

« Samantha n’existe pas, c’est seulement une psychose de Zephira. Si la Brume refuse quelqu’un, c’est Zephira. »

Zelia leva les yeux au ciel. Elle venait de passer deux jours à parler avec « Samantha », à la convaincre de se rendre à Sywhaîd, à lui expliquer le fonctionnement de la communauté écossaise. Et si revoir une Zephira plus jeune, comme à Norsken, avait été perturbant, elle avait fini par plus ou moins considérer cette version de Miss Wood comme étant Samantha. Psychose ou pas, elle était convaincante, et totalement différente de celle qui avait été son professeur. Assez différente dans les attitudes, les pensées, les réactions, les connaissances, la personnalité, pour que Zelia finisse par plus ou moins faire abstraction de la seule ressemblance évidente : le physique. Et oui, la personnalité psychose allait disparaître. Et grâce au début de traitement mis en place par Jena, principalement de la purge de flux, il y avait parfois de petits « hoquets » où Zephira semblait bel et bien se cacher derrière le parfaitement élaboré masque de Samantha Carver. Mais malgré tout, la question se posait.

« Okay. » répondit patiemment Zelia. « Mais si la Brume ne veut pas de cette version de Zephira ? »

« Et pourquoi n’en voudrait-elle pas ? Zephira va reparaître petit à petit. Zephira est malade, quand on est malade, on rentre chez soi et on se soigne. La Brume le comprendra. »

Zelia claqua de la langue, incapable de cacher ce qu’elle ressentait face à la foi inconditionnelle que Jena avait en la Brume. Comment une scientifique comme Jena qui étudiait les flux depuis tellement d’années et avait été la source de plusieurs bouleversements dans la vision qu’on avait de l’énergie magique pouvait croire que la Brume était une sorte de Dieu ? Zelia n’en avait aucune idée, et mettait assez binairement ce mysticisme sur le dos de l’éducation tsigane de Jena. Sasha, seule réelle croyante de la fratrie Diulcinea, lui aurait sûrement dit que c’était une vision d’athée. Que l’on ne pouvait pas vraiment comprendre la foi quand on ne la possédait pas, comme on ne pouvait pas vraiment comprendre l’absence de foi quand on l’avait.

« Le Lilac s’arrête à Lisbonne. On pourrait demander à Celesta de la sortir du coma, la sécurité et le protocole seraient faciles à mettre en place vu le lien qu’elles partagent. »

Zelia sortit un instant de ses pensées pour rejoindre celles de l’ancienne membre du Rad. Elle se leva et vint rejoindre Jena devant la table. Le chemin le plus direct semblait être celui qu’elle venait de proposer, et demander à Celesta de réveiller Zephira de son coma semblait logique, elles étaient liées par des années d’une relation forte et un achat de baguette. Seulement…

« Non. Pas Celesta. Zephira la considère comme sa fille, elle ne nous pardonnerait jamais de la mettre en danger. »

Zelia fut heureuse de noter que ce qu’elle venait de dire n’avait pas sonné amer. Il lui avait fallu des années pour accepter qu’elle ne serait jamais la favorite de celle qui avait été une mère de substitution à l’époque de Syracuse, et à Norsken ensuite, la majeure partie de son adolescence, quoi. Quand elle avait finalement lu le dossier de Zephira, quelques temps après sa disparition, elle avait compris une partie des raisons. La principale étant très certainement Enrike, avec qui les relations de Zephira avaient visiblement toujours été complexes. Et puis, Zephira était arrivée dans cette vie dangereuse et pleine de concessions morales par obligation, par accident, elle était une victime d’un mauvais choix, et avait toujours eu à être obligée de revenir au sein de l’Organisation. Zelia quant à elle y voyait une vie rêvée. L’Anglaise n’avait pas à beaucoup se creuser la tête pour savoir qui ressemblait le plus à Zephira de ses étudiantes les plus proches. Sans les Dragons Noirs, nul doute que Zephira aurait été une Celesta Christobal plus qu’une Zelia Diulcinea, ou une Veronica Raines.

Zelia jeta un coup d’œil rapide vers la porte de la salle de bain. Enrike les avait abandonnées dans les préparatifs du voyage de Zephira/Samantha pour quelques minutes, le temps de se réveiller grâce à une douche (il avait été un peu rapide sur le scotch et commençait à somnoler). Zelia n’avait rien à cacher à son aîné, mais il n’était déjà pas bien chaud à l’idée d’envoyer Zephira à Sywhaîd, Jena et Zelia étaient obligées de se montrer catégoriques à ce sujet. L’artiste ne pouvait décemment pas parler de ses propres objections devant son frère, et elle devait être à Londres le lendemain pour une mission que l’Organisation voulait lui confier, autant dire qu’elle devait sauter sur n’importe quelle occasion d’être seule avec Jena.

« Et si la Brume dit la vérité à Samantha ? »

« La vérité ? »

« Qu’elle n’est pas dangereuse. Qu’on lui a menti pour être sûres qu’elle purge ses flux et que Zephira refasse surface plus rapidement. Qu’est-ce qui se passe si la Brume lui apprend qu’elle se condamne à chaque fois qu’elle utilise l’attirail de Wren ? Est-ce que tu crois qu’elle va rester bien sagement à Sywhaîd en attendant de céder la place à Zephira Wood ? »

« Samantha n’est pas réelle. »

« Mais elle croit l’être ! » s’énerva Zelia, en se forçant à ne pas hausser le ton, de peur qu’Enrike l’entende à travers l’eau. « Et on l’envoie à Sywhaîd pour disparaître, sans lui donner le choix, et en lui faisant croire qu’elle est dangereuse, et qu’elle doit avoir peur d’elle-même ! »

Cette fois-ci Jena leva un regard surpris vers Zelia. L’Anglaise préféra ne pas essayer d’analyser ce regard, mais elle était assez intelligente pour savoir ce qu’il voulait dire. Jena avait évidemment déjà pesé le pour et le contre avant même d’appeler son ancienne élève. Mais elle ne s’attendait pas à ce que cette dernière soit celle qui soulève les questions morales. Après tout, que disait le dossier de Zelia ? Elle ne l’avait pas lu, mais elle se doutait bien qu’on y parlait d’une personnalité borderline amorale. C’était une des raisons pour lesquelles elle avait été recrutée, l’Organisation ne le lui avait pas caché.

« Si Zephira avait un cancer et qu’on l’envoyait à Sywhaîd pour détruire sa tumeur petit à petit, tu ne me demanderais pas de donner le choix à la tumeur. »

« Ce n’est pas la même chose. »

« Samantha est une personnalité parasite qui empêche Zephira d’exister, bien sûr que c’est la même chose. »

« Et on est sensés ignorer que Samantha Carver existait vraiment avant qu’Enrike n’utilise ses compétences pour la faire disparaître ? Qu’on n’a aucune idée de ce qu’elle est devenue. Et que les flux de Zephira, que je connais par cœur depuis plus de quinze ans, semblent en avoir absorbé d’autres ? »

« Si Zephira a tué cette Samantha, que ce soit un accident, ou que ce soit quelque chose de plus terrible, la laisser se prendre pour sa victime ne changera rien à ce qui est arrivé. » Jena reprit un des itinéraires et, considérant visiblement que la conversation était terminée, reprit : « Le Green Fairy va à Dublin. A qui pourrait-on donner le rôle de réveiller Zephira ? Quelqu’un qui n’est pas sur les radars de l’organisation, et qui a une magie assez particulière pour que la sécurité soit impossible à faire sauter… »

Zelia ouvrit la bouche mais le bruit de la porte de la salle de bain s’ouvrant la lui referma tout aussi vite. Toute autre objection qu’elle pouvait avoir ne serait donc pas discutée.
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Asa James
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeSam 18 Oct 2014 - 15:37

23 septembre 2014.



"Qu'est-c'q't'en pens', on peut y aller ?"

"Ell' doit êtr' dans la Brum' maint'nant, ouais."

Asa hoche la tête, faisant dégringoler sa longue crinière brune devant ses yeux, puis se penche pour récupérer son sac bandoulière en cuir, d'où Morth vient de lui répondre. Sans besoin de concertation, le hérisson se réinstalle au fond du sac tandis que sa moitié enfile le sac sur son épaule, et le fixe grâce à un lien en cuir. De toutes les techniques qu'ils ont essayées à travers le temps pour préparer leurs excursions, c'est encore ce sac qui est la meilleure solution. Ca marche aussi bien quand il vont au Tibet étudier du AHN (Abomminable Homme des Neiges) que quand ils parcourent les routes de la Grande Bretagne sur leur Harley CVO Road King rouge amazone. Pendant quelques fractions de secondes, l'américaine sent son daemon finir de s'installer, elle le sent se rouler en boule, puis tout se calme et elle se met en route vers la moto en question qui, à quelques mètres de là, paraît particulièrement étincellante sous le soleil écossais de ce début d'Automne.

Arrivée à la moto, Asa plonge sa main dans sa poche de jean noir et en sort un outil qu'elle a du s'habituer à utiliser et trimballer partout, son smartphone. Si Adam s'est fichu d'elle quand elle a acheté sa moto au début de l'année après des mois à en parler, elle s'est moquée de lui quand il lui a offert le dernier téléphone Sony, celui qui survit même à l'eau, parce qu'il en avait marre de ne jamais réussir à la joindre avec son téléphone à deux balles. Non mais franchement. Comme si elle allait se mettre à télécharger des applications... Elle a pas vraiment le temps de jouer à Fruit Ninja entre deux entraînements pour préparer son premier marathon (où elle représente la BIPTE pour une bonne cause, qui aurait cru qu'être un universitaire pouvait vous coller autant d'obligations ? Au moins celle-là lui permet de réaliser un rêve, c'est déjà ça.)

Après une hésitation, Asa soupire et remet son téléphone dans sa poche. Elle va à la sacoche en cuir fixée sur le côté de sa belle routière et en sort un petit téléphone à carte en levant les yeux au ciel. Un claquement de langue traditionnel plus tard et elle compose le seul numéro enregistré dans le portable. Deux sonneries et elle entend la connexion à la ligne, son interlocutrice va droit au but.

"Elle est dans la Brume ?"

"Yup." répond Asa en s'affairant autour de la moto pour préparer son départ, la route jusqu'à Londres est longue. "T'es sûr' qu'j'rest' pas au cas où elle pass'rait pas ?"

"La Brume ne refusera pas une des siens." répond Jena. Classique Jena, Asa ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. "Tu as déverrouillé la malle sans problème ?"

"Yup. Un peu bizarr' d'foutr' l'feu à quelqu'un qu'j'connais mais bon. Un' nouvell' exp'rienc' à mettr' dans mon cv."

Elle entend Jena rire rapidement, comme deux aboiements. Depuis qu'elle a quitté Sywhaîd, elle a eu la tsigane au téléphone une demi-douzaine de fois, et l'a vue encore moins que ça, pourtant ça n'est pas difficile pour elle de l'imaginer parfaitement. Une Jena marque les esprits au moins autant qu'une Asa.

"J'étais un peu inquiète que le verrou magique te donne du fil à retordre, vu que j'avais pas ton empreinte pour le créer. J'ai du faire de mémoire."

Asa hausse les épaules. Elle a une empreinte élémentale au moins aussi mémorable que le rire de Jena, et elle le sait. Une monodominance feu aussi intense ça se croise pas à tous les coins de rues. Et elle sait que l'ancienne membre du Rad n'est pas une spécialiste de magie élémentale, mais elle s'y connaît quand même assez pour se débrouiller. D'autant plus que le seul ingrédient du sort de verrou était l'empreinte d'Asa, tout le reste n'était fait que de flux. Et c'était plutôt compliqué, d'après ce qu'en a vu Asa avant de faire une jolie flambée magique. En parlant de ça...

"Ecout', no offens' J'na, mais j'veux qu'tu sach' qu'c'était la seul' et uniqu' fois qu'tu m'entraîn' dans c'genr' d'trucs."

Le silence à l'autre bout de la ligne se fait épais. Si Asa et Jena ont un point en commun, c'est bien une sorte d'honnêteté brutale, la new-yorkaise sait qu'elle n'a pas choqué son ancien professeur. Elle sait aussi qu'elle entre en territoire flou, mais elle fonce, elle n'a jamais été du genre à se dégonfler.

"J'ai un' soeur qu'a un' gamin' qu'est grav'ment malad'. Ell's ont b'soin d'moi. J'ai aussi un fiancé qu'accept' qu'j'risqu' ma vie professionn'll'ment parc' qu'il sait qu'j'fais tout pour limiter les risqu', qu'j'connais ma mission avant d'partir." Elle ne peut s'empêcher de lever légèrement les yeux au ciel quand elle dit fiancé, mais c'est un terme qu'elle a appris à utiliser en évoluant dans le monde de son petit-ami. "Là j'suis complèt'ment dans l'flou. J'ai pas exact'ment envie d'm'fair' descendr' par j'sais pas quell' agenc' gouvern'mental'."

"Une agence gouvernementale ? Tu as juste aidé Zephira à rentrer chez elle pour qu'elle guérisse..."

Claquement de langue du côté Ecossais de la conversation.

"C'est c'qu'j'dirais si on m'pos' la question. Mais les gens qui rentr' chez eux travers' pas l'Atlantiqu' dans un' boit' et un coma magiqu'."

"Zephira a un passé...."

"Yeah yeah yeah. J'veux pas savoir. J'ai fait ça pour Patrick. Mais j'l'ref'rai pas. C'tout c'que j'veux dir'. J'me fich' d'vos magouill'. J'veux just' pas m'r'trouver là-d'dans. J'suis plus Indiana Jon's qu'Jam's Bond."

"Okay."

Sentant la conversation toucher à sa fin, Asa récupère son casque assorti à sa moto.

"Bye.

"Bye. Merci. N'oublie pas de détruire le téléphone sur la route."

"T'inquièt'."

"Et Asa ?"

"Yeah ?"

"Si tu pouvais éviter d'en parler à Patrick pour le moment, le temps que Zephira redevienne Zephira..."

L'Amazone sent un frisson la parcourir. Faire tout le trajet depuis l'Irlande avec "Samantha" à la place arrière, c'est une expérience dont elle se serait bien passée.

"J'lui mentirai pas. Mais s'il m'en parl' pas, j'lui en parl' pas."

"Fair enough."

"Ciao."

Elle raccroche.

"Quell' merd'." soupire-t-elle avant de monter sur sa moto et d'enfiler son casque. Les rugissements de son moteur résonnent pendant de longues minutes dans la Lande écossaise, et atteignent peut-être, qui sait ?, les sywhaîdiens.
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Zelia Diulcinea
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeVen 28 Nov 2014 - 15:51

24 septembre 2014.



Les longs couloirs souterrains qui mènent aux bureaux de la cellule Avalanches n’ont jamais parus aussi longs à Enrike. Malgré sa parfaite condition physique, il sent de grosses gouttes de sueur perler à la racine de ses cheveux. Ne pas réagir lui demande plus de self-control que ça ne le devrait pour un Agent de son niveau. C’est consciemment qu’il évite de jeter des coups d’oeils inquiets vers les endroits où se trouvent les caméras de sécurité, alors qu’il y a bien longtemps que ne pas montrer qu’il a repéré ce genre d’objets fait partie de son quotidien. Calmer les battements de son cœur manquent de lui faire ralentir son pas. Il se force à se concentrer. Etre un des meilleurs Agents de l’Organisation lui a demandé beaucoup de travail, mais est aussi venu grâce à un talent naturel pour la dissimulation. Pour la première fois depuis que l’anglais a intégré le monde l’espionnage magique, ce talent a l’air d’avoir disparu.

Il s’arrête devant la porte grise qu’il a empruntée un bon millier de fois. Un simple mouvement du bras et une impulsion magique lui permettent de faire apparaître un miroir. Enrike fait en sorte de ne pas avoir l’air de prêter attention à son apparence, mais il vérifie discrètement qu’il n’y a rien qui cloche. Son costume, hors de prix, gris anthracite, n’a pas un pli. Sa chemise écru lui va comme un gant, et n’a pas une tache. Pas de cravate, un bouton ouvert. Ses cheveux bruns, aux quelques mèches légèrement grisonnantes, son coiffés aussi impeccablement que d’habitude. Rasé de près, le teint frais, on a du mal à imaginer qu’il n’ait pas dormi depuis plusieurs nuits. Ses beaux yeux bruns ne sont entourés d’aucune cerne, certains cosmétiques permettent de jouer le jeu dans lequel il s’est lancé plus facilement.

Il fait un nouveau mouvement de main, et lance une impulsion magique dans le miroir, à un emplacement bien précis, à une demi-douzaine de centimètres du bord haut gauche. Il n’attend même pas une seconde avant que le miroir se mette à briller d’une jolie couleur bleue claire. Et il laisse passer encore moins de temps avant de dire :

« Shakespeare. »

A chaque couleur son auteur classique. C’est le code qu’ils ont installé pour l’année, et il n’y a pas eu de changement surprise encore. A croire que les différentes sécurités protégeant la cellule permettent d’éviter les fuites. Ou alors, 2014 est une année qui pousse moins à la paranoïa que les précédentes….

Le miroir change de couleur, s’ornant à présent d’un beau vert opale, et Enrike cligne des yeux avant de dire :

« Fantasia. »

Cette fois-ci, la porte s’ouvre et Enrike réussit à se forcer à attendre qu’elle soit complètement ouverte pour pénétrer dans les locaux de l’Organisation. Il n’a officiellement aucune raison d’être particulièrement pressé ce matin. Il croise Martin qui lui propose une pâtisserie qu’il refuse d’un simple mouvement de tête, associé au geste universel de la main portée sur le ventre, disant qu’il surveille sa ligne. Ce qu’il fait. Et puis, ce matin, avaler son petit-déjeuner avec Annette et les enfants a été assez difficile comme ça. Ce sont des petites choses comme ça qui lui rappellent qu’il n’a plus vingt ans. Depuis qu’il a atteint le terrible groupe des quadragénaires, son estomac semble vouloir se rappeler à lui.

Malgré tout, il s’arrête à côté de la machine à café et se serre dans la tasse Grumpy Cat que Coahoma a achetée pour lui. Au moment où il s’apprête à déposer la cafetière sur son socle, Gjelosh lui tend son mug et Enrike le sert en échangeant rapidement quelques informations sur Robert Jonson, le nouveau sénateur américain qui vient d’entrer dans la ligne de mire d’Avalanches pour un possible trafic d’objets magiques. Gjelosh promet de déposer le rapport concernant son travail de la nuit sur le bureau d’Enrike avant le déjeuner, ce qui veut dire qu’il ne l’aura pas avant demain matin. Gjelosh est un bon agent, mais il est très mauvais en paperasse, il repousse toujours tout au dernier moment.

Finalement, et avec un soulagement certain qu’il cache parfaitement, Enrike pousse la porte en verre qui donne dans son bureau. L’anglais s’assoit dans son grand fauteuil de bureau en cuir et prend une gorgée de café en grimaçant. Il a arrêté de mettre du sucre à cause de ses dernières analyses qui n’étaient pas au top, mais il continue à détester le goût du café noir, particulièrement le matin.

Au moment où il dépose son mug sur le revêtement en verre de son bureau, un larsen vient lui vriller les oreilles. Il se crispe par réflexe puis se reprend. Il se frotte les yeux, se concentre, et voit le léger scintillement des murs de son bureau. Ses oreilles sont bouchées et il provoque un bâillement pour chasser cette impression désagréable.

« Alors, quelles nouvelles ? »

Dans le fauteuil qui lui fait face se trouve un petit homme replet dans un costume froissé qui doit coûter tout entier le prix de la seule chemise d’Enrike. Avec ses cheveux parsemés, et mal coiffés, ses lunettes épaisses et son air sympathique, le visiteur fait partie de ces personnes sur qui on ne se retournerait pas deux fois dans la rue. Mais il y a bien longtemps qu’Enrike ne se laisse plus avoir par cette impression. Il sait quelle cruauté et quelle intelligence se cachent derrière les culs de bouteille.

« Venir ici est un risque… »

« Que j’ai dû prendre. » le coupe Joshua Smith, sans quitter son air bonhomme. « Si mes calculs sont bons, c’est aujourd’hui que nous devrions avoir confirmation de l’arrivée de Zephira Wood à Sywhaîd. »

Malgré le sort de protection qui les entoure, Enrike ne peut s’empêcher de se dire que l’homme qui lui fait face continue à sous-estimer son ancienne élève s’il croit pouvoir prononcer son nom sans plus de précaution. Mais l’anglais ne dit rien. Après tout, que pourrait reprocher un traître à son complice ? Il sent une boule se former dans sa gorge et, de la façon la plus neutre possible, répond :

« Jena m’a contacté ce matin. Elle a eu confirmation que Zephira Wood avait pénétré dans la Brume. Nous en saurons plus dans quelques heures, ou dans quelques jours, selon les bons vouloirs de la Brume. »

« Parfait. » répond Joshua d’un air satisfait, avant de se lever et de tendre un main moite à Enrike.

L’Anglais hésite un instant et serre la main de l’homme. Leurs regards se croisent et ce qu’il voit dans les yeux de l’énigmatique haut cadre de l’Organisation lui envoie comme un coup de poing dans l’estomac. Joshua Smith a gagné, et il le sait. Mais surtout, il a gagné grâce à Enrike. Grâce à sa trahison. L’anglais a trahi la femme qu’il aime en la vendant à son ennemi juré.

« J’ai du travail. »

« Oui, oui, bien sûr ! Nous nous verrons à la réunion de septembre. Je crois que tu ne seras pas déçu du budget qui sera accordé à Avalanches cette année. »

Aussi vite qu’il est apparu, Joshua disparaît, son sort de protection avec lui. Enrike reste quelques fractions de secondes le regard dans le vague avant que quelqu’un frappant à sa porte ne le sorte de sa torpeur et ne le force à reprendre le cours de sa journée, et de sa vie.
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Zephira Wood
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MessageSujet: Re: I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix   I'm gonna change you like a remix then I'll raise you like a Phoenix Icon_minitimeMar 13 Jan 2015 - 15:54

23 septembre 2014.


« Tu devrais l’écouter. »

Si elle n’était pas dans un état de stress aussi intense, Samantha aurait sûrement trouvé drôle de sursauter aussi exagérément au bruit de cette voix sortie de nulle part. Mais là, tout ce qu’elle ressent, c’est une sorte de panique latente qui ne veut pas la quitter. Et c’est d’ailleurs avec un mouvement d’yeux proche de la convulsion qu’elle scanne la campagne sywhaîdienne à la recherche de la personne qui vient de lui parler. Tout ce qu’elle voit c’est de l’herbe, des arbres, un ou deux rochers… de la brume. Pas encore la Brume dont Jena et Asa lui ont parlé (mystérieusement pour l’une, laconiquement pour l’autre), elle en est à peu près sûre, ça n’est pas assez épais. Mais cette voix… Peut-être qu’elle devient folle finalement, des semaines dans un hôpital psychiatrique, un voyage plongée dans un coma magique… Ca a fini par avoir des conséquences et Samantha Carver, née à Portland, se prend à présent pour Jeanne d’Arc.

« Cette voix. Celle qui te dit que tu ne devrais pas aller à Sywhaîd. Celle qui te dit de partir en courant… Tu devrais l’écouter. »

Cette fois-ci, Samantha n’a pas sursauté aussi fortement, mais elle a tout de même son cœur s’accélérer de nouveau. Est-ce qu’on peut avoir une crise cardiaque à son âge ? Aucune idée. Elle regarde autour d’elle et le voit. Sur le rocher, roulé en boule. Un renard qui la regarde droit dans les yeux, avec un peu trop d’intelligence dans le regard. Un renard qui a l’air tout à fait vrai, mais pas tout à fait naturel… Une tâche rousse dans le paysage vert.

« Je ne vais pas répondre à un renard. » murmure la jeune femme, avant de faire mine de se remettre en marche.

« Tu devrais pourtant. Le renard est le seul qui dit tout haut ce que tu penses tout bas depuis des semaines maintenant. »

« Le renard est télépathe, j’imagine ? »
ne peut s’empêcher de railler Samantha, en arrêtant sa marche à nouveau.

Et elle le voit. Le renard, il sourit. Il secoue ensuite la tête, et semble hausser les épaules (une expression typiquement humaine, l’américaine s’en rend compte à ce moment précis, parce que voir un renard faire ce même geste semble la chose la plus choquante qu’elle ait jamais vue… Et elle est allée au Burning Man deux fois.).

« Je ne lis pas dans les pensées, mais je sais que tu n’es pas stupide. Et tu sais que ce que Jena Solomiya t’a dit n’est pas tout à fait net. »

« C’est mon docteur, elle n’a aucune raison de me mentir. »

« Ton docteur ? Elle a eu son diplôme à quelle fac de médecine ? »

« Elle est spécialiste de mon problème… »

« Mhhh… »

« Et elle n’a aucune raison de me… de me mentir. »


Le renard sourit une nouvelle fois, mais ce sourire-là n’a rien de sympathique. C’est le sourire des fables, celui qui rend cet animal si peu sympathique. Il sait qu’il a marqué un point, Sam a hésité. Et elle s’en est rendue compte. Elle n’a aucune raison objective de penser que Jena lui a menti. Mais tout ça… Tout ça est vraiment trop bizarre. Et trop extrême. Passe encore les protocoles de soin bizarres… Mais aller s’enfermer dans un village autarcique perdu en pleine campagne écossaise ? Voyager dans un coma magique ? Et puis il y a Asa… La fille qui est venue la réveiller et l’a amenée jusqu’ici… Elles n’ont pratiquement pas parlé mais il y avait quelque chose de vraiment bizarre. Elle avait l’air mal à l’aise. Elle avait l’air…

« Elle avait l’air effrayée… »

« Qui donc ? »

« Asa. »

« Elle ne sait pas aussi bien mentir que Jena. »


Samantha hoche de la tête sans s’en rendre compte. Elle n’est peut-être pas la personne la plus intelligente du monde mais… Et bien, elle a tout de même un reste d’instinct de survie quelque part. Il est léger, mais il l’a déjà sauvée à plusieurs reprises. Il y a eu cette fois où elle faisait du stop dans le désert du Nevada et ce type est arrivé avec sa belle voiture et a proposé de la conduire jusqu’à la prochaine station essence. Sauf qu’il y a quelque chose qui l’a empêchée d’accepter… Et quelques jours plus tard elle a lu dans un journal que le type avait été arrêté parce qu’il avait tabassé une fille ramassée dans un bar. Et puis il y avait cette fois où elle devait prendre un ferry à Chicago et quelque chose l’a dissuadée de monter dans le bateau… Et qu’il a coulé quelques minutes plus tard. Bon, okay, elle a aussi accepté de faire des trucs dangereux à plusieurs reprises, mais à chaque fois avec une sorte de boule au ventre qu’elle aurait dû écouter… Une boule exactement comme celle qu’elle ressent depuis plusieurs… semaines ?

« Je n’ai nulle part où aller. »

« Le renard peut te guider. Tu seras en sécurité. »


Elle prend une inspiration et jette un dernier regard vers la Brume, à quelques mètres de là. Une partie d’elle est attirée par cet endroit, mais il y a cette boule, et cette voix dans sa tête, qui lui disent d’écouter le renard. Elle hoche la tête. Murmure un « okay » à peine audible, et s’apprête à suivre le petit mammifère là où il la guidera.
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